Après s’être longtemps confronté à la dureté du fer ou du minéral, le duo Bordat-Meunier aborde cette fois au rivage de la matière molle : la vase. Un théâtre de la curiosité et de l’inventivité pour agiter les eaux dormantes.

Les trois sœurs, Olga, Irina, Macha… Les trois Grâces, les trois Parques… Tchekhov ne choisit pas innocemment d’écrire pour un trio féminin. Même s’il adjoint au trio une quatrième figure, le frère, Andreï, qui biaise quelque peu le symbole, il n’en demeure pas moins que trois sœurs, cela impressionne. Le charme a agi chez Jean-Yves Ruf dès la découverte de cette pièce à part, profonde, mystérieuse.