Les gens blessés sont des gens dangereux. Ils savent qu’ils peuvent survivre. (propos de Juliettte Binoche dans le film Fatale de Louis Malle)
Une femme seule, belle, l’ambition chevillée au corps, rêve de devenir célèbre grâce à sa peinture. Elle espère y arriver en se servant d’un peintre connu, qui la veut. Mais rien ne se passe comme prévu : amour, sexe, violence, ambition, tout s’emmêle, tout s’entrechoque et entraîne la jeune femme dans une descente aux enfers et dans un Marseille assez déjanté. Sale type est un miroir pour toutes les femmes offert en cadeau à tous les hommes…
Premiers hasard : l’achat du roman, attiré uniquement par le titre « Sale Type », puis secoué par son contenu.
Deuxième hasard : Ma rencontre avec Géraldine Danon à la recherche d’un texte pour le théâtre. Je lui propose alors de lire le roman de Sylvie Cohen : émotion partagée.
Rencontre avec l’auteur. L’aventure commence…
Est-il utile de dire que si le « Sale Type » de Sylvie Cohen n’était qu’un roman érotique de plus dans la « très tendance littérature érotique féminine contemporaine », nous aurions été, certes, ravis de découvrir leur santé sexuelle mais n’aurions pas été émus, voire bouleversés ?
En effet, le personnage féminin est bouleversant dans sa quête du bonheur, j’allais dire de l’amour.
Quelle solitude étouffante !
Et même, si par le biais de passages érotiques, l’homme, le « Sale Type » n’en sort pas grandi, rien n’apparaît vulgaire dans ce roman.
C’est le regard aigu d’une femme. C’est la souffrance d’une femme seule, divorcée, perdue et éperdue.
Voilà l’histoire d’un hasard qui est devenu nécessité ! L’effet de cette nécessité, c’est l’adaptation d’un récit romanesque en un langage (discours) théâtral.
Rechercher l’harmonie entre le dit et l’écrit, bref travailler sur le langage, la langue et la parole, au service de l’action théâtrale. Partisan du « On peut faire du théâtre de tout », c’est un bonheur pour moi d’être le « passeur » d’une écriture magnifique à une superbe comédienne.
Bonheur qui, on espère, sera partagé par le public. La théâtralité de ce récit, voguera entre le réel et l’imaginaire.
Ses émois, ses fantasmes seront rythmés par des changements de tons et des ruptures de sentiments, passant allègrement du chaud au froid, de l’optimisme au pessimisme, mais elle restera toujours lucide. Elle espère que sa peinture sera reconnue par un peintre branché qu’elle croit et veut aimer aimer.
Parcours d’une comédienne tantôt drôle, tantôt déchirante mais toujours en équilibre fragile sur les mots et dans les situations où le sexe, le pouvoir et l’amour s’affrontent.
I. Stéphane
1, avenue Junot 75018 Paris