Hélène Soulié est metteuse en scène, dramaturge et directrice artistique de la compagnie EXIT.
Après avoir obtenu un baccalauréat Littéraire au lycée Montesquieu à Bordeaux, Hélène Soulié entre à l’École Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier.
Elle est formée par des hommes de troupe : Ariel Garcia Valdès, Georges Lavaudant, Christophe Rauck, et joue sous la direction de Yann Joel Collin, et Michel Deutsch.
À la fin de ces trois années d’études, elle part à la recherche d’un lieu atypique pour créer son premier spectacle : Pin-up, un cabaret année 30, qui questionne les stéréotypes liés à l’image de la femme. Le spectacle aura lieu finalement dans une ancienne discothèque. Les spectateurs sont informés du lieu de la représentation par infoline ! Le spectacle est présenté pendant deux semaines, et fait salle comble. La presse locale et les professionnels encensent le travail. La pièce est reprise ensuite au Trioletto et au Théâtre des arceaux (lieux pour la jeune création à Montpellier), puis à La Chapelle Gély (lieu d’arts mêlés au cœur d’un quartier gitan) à Montpellier.
Associée à La Chapelle Gély la saison suivante, Hélène Soulié mène alors différents travaux autour de l’œuvre de Bertolt Brecht et travaille à la création de trois pièces du dramaturge, réunis sous le titre : De la séduction des anges.
Ces aventures seront déterminantes dans sa façon d’aborder le théâtre.
En 2008, interpellée par des questions relatives à la dramaturgie et à la traduction des œuvres théâtrales, Hélène Soulié intègre l'université Paris X.
Elle suit les séminaires de recherches de Jean-Michel Déprats, Jean-Louis Besson, Jean Jourdheuil, Christian Biet, et Béatrice Picon-Valin.
Dans le cadre d’un séminaire à Théâtre Ouvert, elle rencontre Lucien et Micheline Attoun, qui lui transmettent leur passion pour les écritures contemporaines.
Dans le cadre de cette formation, elle est également stagiaire à la mise en scène auprès de Christian Schiaretti au TNP Villeurbanne et de Philippe Adrien au Théâtre de la Tempête.
Et elle obtient un Master 2 de mise en scène et dramaturgie - mention très bien.
Cette même année, en complicité avec l’artiste plasticienne vidéaste Maia Fastinger, elle crée la compagnie EXIT, qui marque la structuration professionnelle de son travail de mise en scène.
Hélène Soulié invite alors différents artistes : auteur/trices, scénographes, éclairagistes, acteur/trices, à la rejoindre le temps de la création d’une ou plusieurs pièces, créant ainsi au fil des saisons de véritables collaborations avec la scénographe Emmanuelle Debeusscher, l’éclairagiste Maurice Fhouillé, la costumière Catherine Sardi, et les actrices Claire Engel et Lenka Luptakova.
L’espace de recherche proposé par la compagnie revendique la perméabilité des langages sur les plateaux de théâtre, dans des espaces d’exposition, et hors les murs, en créant des grandes formes en salle, des petites formes nomades, et des installations plastiques où autres formes hybrides, qui sont toujours des expériences sensibles qui inventent une relation aux spectateurs toujours renouvelée.
Le travail de la compagnie est également fondé sur un rapport fort aux écritures.
La rencontre avec la langue est le vecteur des créations : c’est à cet endroit qu’elles puisent leur énergie.
Les textes (de dramaturges contemporains ou classiques, de romancier.e.s, ou de poètes) sont choisis pour ce qu’ils disent de l’état du monde, de l’Homme d’aujourd’hui en prise avec ses peurs fondamentales, peurs collectives et/ou intimes, et permettent de sonder la sphère sociale, ses maux, ses mécanismes.
En « entomologiste » , Hélène Soulié met en scène au plus près des textes, persuadée de la puissance poétique et politique du verbe.
Ainsi, les projets sont avant tout des aventures littéraires qui permettent, dans une relation intime avec un.e auteur/trice et sa langue, de questionner notre rapport au monde et à l’art. Concrètement, il s’agit d’interroger le pouvoir des mots, les représentations, et nos projections, en les révélant et en les faisant entendre, et/ou voir autrement, et de participer ainsi à la création d’une société vivante, nouvelle, égalitaire, horizontale, plurielle, intellectuellement et physiquement émancipée.
Cette posture se traduit sur le plateau par une esthétique du jeu de l’acteur très radicale (la place donnée à l’écoute, à la parole, au silence), et par des choix formels toujours au service d’un enjeu de pensée.
Ainsi, Hélène Soulié invente des espaces où la parole peut se révéler, et la pensée s'éprouver intimement. Elle compose avec les interprètes à qui elle confie ses partitions scéniques, des pièces aux esthétiques radicales et charnelles, portées par l'essence et l'urgence « de dire ».
Et si les lieux d’expression de l’art, sous toutes leurs formes, peuvent être considérés comme des « sanctuaires de l’attention », il est essentiel pour elle de toujours relier ce que nous y montrons, à l’extérieur, à un territoire, et à la réalité du monde.
Pour cela, Hélène Soulié invite régulièrement des chercheur/cheuses, à partager avec elle une expérience au croisement de leur pratique respective, avec pour objectif d’aller de façon inédite à la rencontre des publics, et d’agiter nos certitudes.
Entre 2008 et 2010, elle travaille sur le projet Konfesjonal,O, « un luna park de l’esprit », caisse de résonnance de l’écriture en spirale du poète Christophe Tarkos, qui interroge nos obsessions les plus loufoques.
En 2010, elle met en scène Cairn d’Enzo Corman, une tragédie contemporaine sur le monde du travail, qui lui vaudra une pleine page dans le quotidien Libération.
Hélène Soulié démarre ensuite un cycle de travail sur l’enfance et la famille. Elle met en scène, à destination du jeune public, et sur commande de la Scène nationale de Sète Kant de Jon Fosse en 2012, puis Eyolf d’Ibsen produit par la Scène nationale de Perpignan, et présenté au Théâtre de l’Aquarium à Paris, ce qui lui vaudra une reconnaissance nationale.
En 2014, soucieuse de faire entendre des auteur/trices de sa génération, et souhaitant constituer un diptyque autour de la « dé/construction » de l’identité, elle associe l’auteur David Léon au travail de sa compagnie et met en scène tour à tour Un Batman dans ta tête et Sauver la peau (au CDN de Montpellier et à Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies contemporaines à Paris). Les pièces seront jouées pendant trois saisons sur tout le territoire national (CDN, Scènes nationales, Centres culturels, Théâtres de Ville).
En 2015, dans le cadre des Sujets à vif au Festival d’Avignon, elle met également en scène Un jour nous serons humains de David Léon.
En 2017, elle engage un nouveau cycle de travail sur la question du genre, et met en scène au CDN de Montpellier Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce d’après le roman de Lola Lafon qu’elle adapte avec l’autrice Magali Mougel. Elle initie également le projet MADAM - Manuel d’Auto Défense À Méditer, pour lequel elle passe commande de textes aux autrices Solenn Denis, Claudine Galéa, Mariette Navarro, Marine Bachelot N’Guyen, Marie Dilasser et Magali Mougel.
A partir de 2018, elle travaillera sur les questions liées au racisme, et à la montée des extrêmes, et mettra en scène Du Bruit (et de fureur) d’après Joy Sorman, une chronique rap sur le groupe NTM, porte voix d’une jeunesse qui s’oppose aux discriminations, en collaboration avec la compositrice Maguelone Vidal, la rappeuse Pumpkin, et l’actrice Juliette Plumecoq-Mech. Elle mettra en scène en suivant Avant la retraite de Thomas Bernhard avec l’acteur David Ayala.
La transmission fait partie intégrante de sa démarche artistique avec de nombreux projets pédagogiques et de création dans divers établissements publics : écoles nationales d’art dramatique, universités, lycées, collèges, centres hospitaliers, ESAT. Elle propose également des stages de formation en direction des professionnels.
MC93, Bobigny
Une version contemporaine et dépoussiérée du conte de Perrault. À l’ère #MeToo, dans une ambiance queer et subversive, Peau d’âne sort du silence, prend son destin en main, s’invente un futur désirable et fait peau neuve ! À partir de 10 ans.
Théâtre Public de Montreuil (CDN), Montreuil
Une version contemporaine et dépoussiérée du conte de Perrault. À l’ère #MeToo, dans une ambiance queer et subversive, Peau d’âne sort du silence, prend son destin en main, s’invente un futur désirable et fait peau neuve ! À partir de 10 ans.
Reine Blanche, Paris
Écoféministe, utopiste, ce dernier épisode de MADAM – Manuel d’Auto-Défense À Méditer, nous invite, armé.e.s de nos culs, et de nos crocs, à découvrir un pâturage commun où l'on médite sur ce qui nous unit, et sur la possibilité de donner un nouveau sens à nos vies.
Théâtre-Studio à Alfortville, Alfortville
La pièce, écrite suite aux rencontres avec des femmes marins qui s’apprêtaient alors à embarquer à bord du bateau de sauvetage Louise Michel, oscille entre fiction et documentaire, et nous questionne sur un droit fondamental : celui d’être secouru.e et d’être traité d’égal.e à égal.e.
Théâtre Ouvert, Paris
Théâtre de l'Aquarium - La vie brève, Paris
La Loge, Paris
Théâtre de l'Aquarium - La vie brève, Paris
Nouveau Gare au théâtre, Vitry-sur-Seine