Ciné-concert pour tous à partir de 6 ans.
Un ciné-concert original
L’histoire d'Ali Baba revisitée
La démarche artistique
La compagnie La Cordonnerie
Du conte au film
Pour aller plus loin…avec les enfants
« Le théâtre tout court »
Dans un endroit désertique, abandonné de tous, aux confins de nulle part, il y a deux frères. L’un se nomme Cassim, l’autre Ali Baba. Ils vivent et travaillent ensemble dans une vieille station-service reçue en héritage quelques années auparavant. Leurs journées sont rythmées par les rares véhicules obsolètes qui s’arrêtent pour faire le plein. Le soir, ils regardent des westerns à la télévision. La nuit, ils rêvent de cowboys.
La vie de Cassim et d’Ali Baba était à la fois étrange, fantasque et paisible. Jusqu’au jour où Ali Baba aperçut une grosse poussière qui s’élevait en l’air. Une troupe nombreuse de gens à cheval qui venait d’un bon train. Les cavaliers, tous bien montés et bien armés, arrivèrent près d’un rocher et Ali Baba, qui en compta quarante, à leur mine et à leur équipement, ne douta pas qu’ils ne fussent des voleurs. Le plus apparent, qu’Ali Baba prit pour le capitaine des voleurs s’approcha du rocher, et prononça ces paroles : « Sésame, ouvre-toi… »
La Cordonnerie occupe une place particulière dans le genre des cinéconcerts. C’est elle qui écrit et réalise ses propres films muets, qui les interprète et qui joue en direct les dialogues, les bruitages et la musique des films.
Après Demain ( probablement ) et La Barbe bleue, présentés à la Cité de la musique, Ali Baba et les Quarante Voleurs est une version libre et décalée du conte des Mille et Une Nuits, entre western et polar.
On retrouve deux des personnages centraux du conte, Ali Baba et son frère aîné, Cassim. Ici, ils sont pompistes dans une station-service Gulfo, célèbre compagnie pétrolière, le seul bien laissé par leur défunt père. Ali Baba et Cassim vivent une sorte de cohabitation forcée et apprennent, bien malgré eux, les joies et les désagréments de la vie à deux.
Sur ce haut plateau montagneux, tout est calme, et les occupations sont rares, tout comme les clients. Les jours se suivent et se ressemblent : le café à faire chauffer, le prix de l’essence à changer et les aventures de Miss Oakley à regarder. Mais l’hiver arrive, un hiver glacial comme on n’en a jamais vu sur le plateau.
Un jour, Ali Baba se décide à aller chercher du bois… C’est là que la vie des deux frères rejoint la vie aventureuse, dangereuse des westerns qu’ils aiment : une caverne, des voleurs armés jusqu’aux dents, de l’or et de l’argent… Mais, Ali Baba et Cassim sont tout sauf des cow-boys entreprenants.
Nous avions envie de faire d’Ali Baba et de son frère Cassim, les gérants d’une station service perdue au milieu de rien. L’univers des westerns, une nature hostile, un temps suspendu et des ambiances qui habitent les films de Sergio Leone se sont vite imposés. Ce conte, façon western, pourrait se situer au début des années 1970. Dans quel pays ? Nous ne savons pas vraiment et qu’importe.
Sur scène, la narratrice, sorte de Shéhérazade moderne, commence ainsi le récit : « Dans un endroit désertique, abandonné de tous… ». Désert et abandon, broussailles poussées par le vent, des accords de guitare électrique, deux hommes seuls et mal rasés, un harmonica qui sommeille, nous voilà en plein western… Et Les aventures de Miss Oakley, le western dans le western qui fascine nos deux héros.
Quarante voleurs qui troquent leurs chevaux contre des mobylettes, un piano qui soudain s’emballe, une caverne, des bruitages ludiques et décalés, des coffres débordant de pierres précieuses et de bijoux, nous voilà en plein conte… Le fameux « Sésame ouvre-toi » sonnera-t-il le glas ?
Créée en 1997, la compagnie La Cordonnerie est depuis 2002 en résidence au théâtre de Vénissieux. Elle transforme tous les ans le plateau du théâtre en studio de cinéma pour y tourner ses nouvelles créations : des films muets accompagnés en direct par des musiciens, des comédiens et des bruiteurs. Demain ( probablement ) et La Barbe bleue ont été réalisés ainsi, en 16 mm, avec une équipe de cinéma professionnelle.
Une fois le film achevé, débute alors la seconde étape du processus. Les films étant muets, les musiciens, acteurs et bruiteurs de La Cordonnerie vont devoir en créer la « bande sonore ». Elle accompagnera et commentera l’action du film pendant la projection. La musique et les bruitages, qui évoluent selon les spectacles, seront entièrement interprétés en « live », sans qu’aucun son ne soit enregistré au préalable.
La Cordonnerie, c’est d’un côté des films originaux, drôles et poétiques, et de l’autre un accompagnement en direct, riche en surprises et en émotions, qui fait de chaque représentation un instant unique. Notre travail est très différent de ce qui se fait habituellement en cinéconcert. Les cinés-concerts s’appuient sur des films muets du répertoire, et la musique est en général une improvisation au piano. Le ciné-concert de création n’est pas une discipline qui existe vraiment. C’est pourquoi nous parlons de « spectacle de cinéma musical ».
Nos films sont muets mais ils sont tournés et interprétés de façon moderne, réaliste. Notre approche de la musique est aussi totalement contemporaine. C’est une musique originale qui n’a pas de référence avec des musiques du début du siècle dernier, comme le charleston par exemple. Les spectateurs aiment qu’on leur propose un film muet contemporain et que l’on fasse vivre le film, les personnages par les voix, les bruitages et la musique « live ».
On nous demande souvent s’il y a une part d’improvisation dans nos spectacles, mais non. Sur scène, nous dépendons tous des uns et des autres et surtout du film, donc rien n’est laissé au hasard.
« Le point de départ, c’est l’histoire. Cette fois-ci, Métilde et moi avons choisi d’adapter l’histoire d’Ali Baba et les Quarante Voleurs. On a écrit un scénario dans lequel nous nous sommes donné toute liberté, sans trop penser à la finalité “ live ”. Après, commence le tournage en pellicule de notre moyen métrage. C’est un tournage cinéma très lourd aussi bien au point de vue humain ( une équipe de quarante personnes ) que financier.
Une fois que le film est terminé, changement radical de décor. Nous nous retrouvons à quatre : tous les deux avec les musiciens, Denis et Timothée. Et là, on invente une bande sonore que l’on va pouvoir jouer en direct sur le plateau. Nous nous débrouillons pour trouver des solutions qui soient adaptables à notre projet car, au cinéma, la bande sonore est un élément compliqué à mettre en place.
Pour Ali Baba, nous nous sommes particulièrement attachés à la narration emmenée par Shéhérazade. Il nous fallait trouver à quel moment cette voix pouvait s’inscrire dans le spectacle. Lorsque la narration n’est pas utile, Métilde jouera de l’harmonica. »
Samuel Hercule
« Ce qui est intéressant dans ce travail, c’est qu’il y a, comme le disait Samuel, deux parties bien distinctes : la première avec une équipe conséquente, et la seconde à quatre dans une ambiance plus intimiste. Le travail que nous effectuons avec les musiciens nous permet de penser aux bruitages que réalisera Samuel sur scène, à la place que prendra la musique, aux moments où la voix sera essentielle. »
Métilde Weyergans
Retrouvez les expressions courantes extraites du conte d’Ali Baba :
- « la caverne d’Ali Baba » : elle désigne un lieu où l’on trouve de nombreux objets intéressants, en référence au trésor des voleurs d’Ali Baba
- « Sésame » : un sésame désigne un moyen infaillible pour atteindre un but ou une chose, en référence au célèbre « Sésame, ouvre-toi ! »
Trucs et astuces pour créer des bruitages sur un film muet
· Le vent qui souffle
Souffler à côté du micro ou prendre un tube de 5 cm de diamètre environ. Le recouvrir de ruban adhésif et faire au centre une entaille de 5 mm. En soufflant dans cette fente et en serrant plus ou moins le tube pour moduler le son on croira entendre le vent qui souffle.
· Un feu de bois
Froisser entre les doigts un sac poubelle et casser quelques allumettes.
· Des chants d’oiseaux
Frotter un bouchon de liège mouillé sur une bouteille ou sur une vitre.
· L’envol d’un oiseau
Tout en laissant fermé un parapluie pliant, le faire tourner doucement et régulièrement.
· L’orage
Secouer une plaque de tôle.
· Des pas dans la neige
Mettre de la farine dans une serviette puis la nouer et enfin la malaxer.
« La meilleure façon de préparer les enfants au spectacle, ce n’est pas de leur lire des extraits de la pièce, de parler des sujets qu’elle évoque, de la forme qui sera employée, c’est de les préparer à aller au théâtre tout court.
Le théâtre est la seule forme d’art où tout se passe dans l’instant où il se fait, pendant cette heure où les spectateurs assis regardent les acteurs sur la scène. C’est une réunion unique, qui ne pourra jamais plus exister. C’est à cela qu’il faut préparer les enfants.
Le théâtre ne peut fonctionner que sur le souvenir de cette heure passée dans la salle noire en compagnie des acteurs. C’est ce qui doit rendre cet instant précieux.
Après le spectacle.
Souvent, il faut renvoyer aux enfants les questions qu’ils se posent à propos du spectacle. Car il y a aura toujours quelqu’un parmi eux pour proposer une réponse. C’est de leurs solutions à eux que nous, nous en apprenons sur notre propre spectacle. Et c’est à partir d’elles que nous pouvons alors commencer à parler des sujets qu’aborde la pièce, et qui rejoignent les histoires de nos propres vies. »
Philippe Dorin
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