Pierre Henry est parti, sa modernité reste. On pourra le vérifier avec l’Apocalypse de Jean, « son œuvre fétiche, la plus souvent donnée en concert, qu’on peut entendre comme un manifeste, une « défense et illustration » des pouvoirs de la musique concrète ». Ne l’oublions pas, l’Apocalypse est avant tout une révélation, et celle de Pierre Henry, créée en 1968, annonçait les orages électriques à venir. Il aura fallu dix ans d’élaboration, une moisson de « sons spontanés obtenus directement sur la console de mixage par diverses manipulations – moyen détourné de créer des sons électriques sans passer par les gros synthétiseurs de l’époque » pour donner naissance à cet étendard d’une musique différente, que les décennies allaient consacrer, mais qui demeure magnifiquement rebelle. Un Oratorio électronique en cinq temps, à retrouver dans les trois ors de l’Athénée, porté aux sommets par son orchestre de haut-parleurs conduit par Nicolas Vérin, pour un concert électrique, mystique et magnétique.
Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris