Chez Joséphine

À partir de 7 ans.

• Un voyage entre le jazz et le hip-hop

C’est sur un bateau qui relie l’Amérique et la France que Joséphine Baker et Sidney Bechet se rencontrent. L’Amérique des années 20 est raciste, l’Europe, en crise, mais nos deux voyageurs gardent intactes la passion de la danse et l’énergie de la musique. A l’arrivée, Paris en fera des stars. De la jolie métisse, l’histoire retiendra La Revue nègre. Quatre-vingt-dix ans plus tard, la chorégraphe de Bitter Sugar et Debout !, donnés en 2010 et 2013 au Théâtre de Suresnes, remonte le temps à la rencontre de la « Vénus d’ébène » et de son étonnante modernité. Joséphine s’est formée dans la rue, elle était en avance. Son « trot de la dinde » faisait sourire, il était juste subversif. Raphaëlle Delaunay met en résonance l’irrésistible gestuelle de Joséphine et le mouvement hip hop, portée par l’orchestration de Patrice Caratini. Figure du renouveau du jazz en France, le fondateur du Caratini Jazz Ensemble s’est immergé dans la musique de Bechet pour mieux en restituer la force. Son sextet rythme en live ce brillant exercice de « styles ».

• Note d’intention

« Joséphine m’a toujours accompagnée : dans mon imaginaire de jeune danseuse en quête de repères d’ identification, puis dans ma démarche de chorégraphe depuis que je travaille sur le vaste terreau des danses afro-américaines. Dans Bitter sugar, pièce pour cinq danseuses, et Ginger Jive en duo avec Asha Thomas (ex Alvin Ailey), on trouve toute une déclinaison de pas inspirés des danses animalières popularisées par Joséphine. Du trot de la dinde, à la glissade du singe... il se dégage de ces danses grâce, humour et subversion. L’art de l’imitation, de l’emprunt est inhérent à l’histoire du jazz. Josephine elle même reproduisait des danses apprises dans la rue. »

Raphaëlle Delaunay

«  Lorsque Raphaëlle Delaunay m’a proposé de travailler sur Joséphine Baker et Sidney Bechet, l’idée m’a séduit pour de multiples raisons. Parce que la réflexion de la chorégraphe rejoignait mes recherches sur les langages nés de l’histoire euro-afroaméricaine, parce que, après le théâtre, le cinéma, la chanson, l’orchestre symphonique ou le choeur mixte, le projet d’effectuer un parcours avec une compagnie de danse s’inscrivait naturellement dans l’histoire du Jazz Ensemble et parce qu’enfin je me réjouissais à l’idée de m’immerger dans la musique du compositeur de Dans les rues d’Antibes et de l’interprète de La Conga Blicoti, à l’instar du travail que j’avais déjà pu réaliser sur l’oeuvre de Louis Armstrong, les chansons de Cole Porter ou les musiques de la Caraïbe. »

Patrice Caratini