Tout public à partir de 8 ans
L’histoire
Extraits
Note de mise en scène
Questions à Karin Serres
Il sont trois : Grand, Petit et leur mère. Ils vivent dans une maison aux volets entrebâillés. Grand n’est pas un enfant comme les autres : il lui arrive de disparaître pour aller danser tout nu dans un abreuvoir plein d’eau de pluie, ou d’observer des heures durant le jaune d’un champ de Colza. Petit va à l’école, mais il attend avec impatience de retrouver son grand frère, qu’il adore. La mère est seule et essaie de vivre tout en protégeant ses deux fils. Petit s’inquiète d’entendre Grand lui parler d’un voyage. La mère le rassure mais elle a tort : grand disparaît vraiment. Que lui réserve le vaste monde ? Reviendra-t-il un jour ?
Extrait 1
Grand : Un matin, je prendrai le car sur la place, dans le brouillard,
je monterai dedans tout éclairé avec ma carte pleine de livres, j'irai
m'asseoir, le car claquera ses portes plates et il m'emportera comme tous les
autres le long de ses phares pour apprendre les choses.
Extrait 2
Petit : tu te rappelles ? On essayait sur la 2è marche de l’escalier en face de la maison, sur le béton encore tiède du soleil passé, et on attendait sans bouger, tous les droits, serrés, que le jour penche, que la nuit tombe et finisse de tomber pour que les lampadaires s’allument au front des maisons.
Je vais mettre Colza en scène pour porter jusqu’au public ma lecture sensorielle de ce monde. Ecrite au printemps, riches de toutes les odeurs, couleurs, de tous les écrits et les chants qui explosaient dans la campagne, Colza raconte quelques jours de la vie de deux enfants et de leur mère auxquels rien de cette vie sensorielle exubérante n’échappe. Au contraire, ils s’en nourrissent ; c’est même cette anergie tous azimuts qui les propulse.
Le pari sera de travailler nous aussi dans ce registre sensoriel, simplement, joyeusement et précisément. Que les émotions qui en naîtront ricochent entre les parois de la grande boîte en carton – leur maison à tous les trois.
Tous nos sens en éveil, partager avec vous, adultes et enfants, une heure durant, l’infinie poésie de chaque instant.
Karin Serres
Karin Serres, de quoi avez-vous besoin pour écrire ?
De la lumière du jour, des litres de thé, un stylo qui écrit vite et du papier.
Et du silence...
A quoi ressemble votre bureau ?
A un immense chantier : papiers livres, cailloux, stylos, branches, pinceaux, photo et tasse de thé…
Où notez-vous ce qui vous traverse la tête ?
Dans un carnet ou un cahier que je transporte partout avec moi. J’en ai déjà une valise pleine, ils sont tous différents. Et sur des bouts de papier en tout genres que je scotche ensuite dans mon cahier du moment.
Quelle est votre heure préférée pour écrire ?
Pour écrire, toute la journée. Pour le plaisir, l’heure dorée, le soir, quand le soleil commence à s’incliner.
A quel rythme écrivez-vous ?
Soutenu. J’écris beaucoup, je raie et je jette beaucoup aussi. Plus ça va, plus j’essaie d’écrire concentré, pour moins jeter.
Ce qui vient, ce sont plutôt des images, ou plutôt du son, ou les deux ?
Que du son, des paroles, des phrases dont je ne sais même pas au début qui les prononce. Et qui s’assemblent peu à peu comme les pièces d’un puzzle dont je ne connais pas le sujet à l’avance.
Comment viennent les noms de vos personnages ?
Mal. Je m’aperçois que j’ai souvent appelé les garçons Ludovic et les filles Rose. Je change les noms en cours d’écriture. Seule leur sonorité compte.
Qu’est-ce qui a déclenché votre envie d’écrire ?
Je ne sais pas. J’ai toujours écrit, pour moi, depuis que j’ai appris, au C.P.
159, Avenue Gambetta 75020 Paris