Duo pour Dom Juan

Paris 4e
du 26 septembre au 20 octobre 2007
1h15

Duo pour Dom Juan

Jean-Baptiste, un metteur en scène, abandonné par la majeure partie de son équipe, décide malgré tout d’assurer la représentation du Festin de Pierre. Aidé de Charles, son comédien principal, d’une caisse d’accessoires et d’une guirlande lumineuse, il tentera de remplir cette mission.

Adaptation en duos
Rappel historique
Le public : acteur et spectateur
Pourquoi le duo
La presse

  • Adaptation en duos

Jean-Baptiste, un metteur en scène bouffi d’orgueil, abandonné par ses 11 comédiens, décide malgré tout d’assurer la représentation du « Festin de pierre » avec Charles, son comédien principal, dragueur pitoyable dans la vie qui se retrouve dans le rôle de Dom Juan. Entre théâtre et comedia dell’arte, le public se retrouve sur scène pour compléter la distribution.

D’après Molière. Adaptation de François Lis.

  • Rappel historique

En 1664, Le Tartuffe est finalement interdit. Cette défaite face à ses ennemis, laisse à Molière un mauvais goût dans la bouche. C’est en partie pour fustiger leur hypocrisie qu’il écrit, en août de cette même année : Dom Juan ou le festin de pierre. Molière s’est inspiré du personnage principal de El Burlador de Sevilla y Convidado de piedra, de Tirso de Molina. Mais à la différence de son confrère espagnol, il ne fera pas se confesser son personnage principal lors du dénouement. On notera au passage l’origine probable du curieux sous-titre de notre pièce : « Le festin de pierre » résulte sans doute d’une mauvaise traduction de l’espagnol « convidado » : « convive », et non « banquet » !

La pièce semble être, aux yeux des religieux, une apologie du libertinage. Sganarelle y apparaît comme étant le seul défenseur du dogme catholique alors que sa vision de la religion s’apparente plus à de la superstition. De plus son rôle est indéniablement comique. L’oeuvre de Molière va donc subir, dès sa deuxième représentation, une attaque en règle. On demandera à son auteur de supprimer certaines scènes (celle du pauvre) et certaines répliques dont « mes gages, mes gages… »). Mais, malgré les coupes dans le texte, Dom Juan continuera de faire l’objet de violentes attaques de la part des dévots.

Molière sera désormais plus prudent pour les pièces suivantes : la faveur du Roi est inconstante. Le Misanthrope, qui date de 1666, témoigne de son amertume. Dom Juan, créée le 15 février 1665 au théâtre du Palais Royal, connaît un vif succès auprès du public et sera représenté 15 fois jusqu’au 20 mars. Molière ne la fait pas imprimer, et elle ne sera plus représentée de son vivant. Elle ne sera éditée qu’en 1682 dans des versions souvent mutilées et ce n’est qu’en 1884 qu’elle sera rejouée pour la première fois dans sa version originale. Dans la seconde moitié du XXe siècle, la pièce fut reprise de nombreuses fois par des metteurs en scène ou cinéastes illustres : Louis Jouvet (1947), Jean Vilar (1963), Marcel Bluwal dans un téléfilm de 1965, Patrice Chéreau (1969), Antoine Vitez en 1973 puis à nouveau en 1978…

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  • Le public : acteur et spectateur

Utiliser les spectateurs pour jouer certains personnages de ce drame est la suite logique des confrontations multiples rencontrées dans la pièce. Les sortir du rôle de voyeur pour les impliquer dans la problématique du séducteur leur permet d’entrer de plein fouet dans l’action et ressentir enfin une part de la jouissance d’être regardé. L’existence liée à la représentation, au jeu, au mensonge qu’est le théâtre, c’est toucher du doigt l’essence de Dom Juan, ce sublime menteur. La fragilité du désir, sa fugacité mais aussi sa démesure font partie des sensations du comédien sur scène.

Offrir une part de tout cela au public nous semble aller de soi puisque nous n’existons que par leur « bon vouloir » et ne perdurerons que dans leur mémoire. La problématique du désir chez Molière va bien au-delà d'un simple rapport de séduction entre un homme et quelques femmes.

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  • Pourquoi le duo

Mais parce que, dans Dom Juan ou le festin de pierre, tout marche en couple. Mais un couple est le résultat d’une construction, et avec notre odieux séducteur, nulle chance laissée aux bâtisseurs. Nous parlerons plutôt de duos. Le duo fondateur, c’est celui de Dom Juan avec Sganarelle. Binôme indissociable, l’un parle, l'autre écoute. C’est la loi du plus fort, du « mieux né ». Et lorsque le dialogue s’inverse, c’est la porte ouverte aux galimatias, à une parodie de dialectique. Il manque à l’un du fond, (quoique le sien soit bon) alors que le second construit son discours sur la destruction des valeurs du premier. Ce principe d’opposition est palpable lors de chaque rencontre que Dom Juan fait.

Bonnes ou mauvaises, le séducteur s’y emploie à vaincre ou à convaincre mais jamais à écouter. Face à Elvire (symbole de la femme trahie mais puissante dans sa recherche d’explication), d’abord maladroit et fuyant, son ex-amant cherchera la faille qui la poussera à fuir lui évitant de le faire lui-même. Cette femme, pleine d’un amour si pur qu’il pourra se reporter sur le Christ en croix, se brûle les ailes face à la négation du partage et de la fusion des êtres. Elle est prête à tout donner mais lui refuse de prendre (il ne fait qu’effleurer pour corrompre) et abandonne sans motif, outre celui d’un autre vol de coeur, en un lieu plus éloigné.

Face à Dom Louis, son père, c’est l’opposition des générations, des principes de vie. La noblesse face à la vilenie. Les espoirs déçus. La hargne liée à l’incapacité de ressembler à un modèle de haut rang. L’éloignement de deux êtres pourtant enchaînés par les liens du sang.

Face à Dom Carlos, son ex-beau-frère, c’est encore une fois un jeu de miroir déformant. Même âge, même rang et pourtant si différents. Liés par une dette d’honneur (« je lui suis redevable de la vie, et sans le secours de son bras, j'aurais été tué par des voleurs que j'ai trouvés. »), mais séparés par une vendetta, leur rencontre aurait dû se terminer dans le sang si le Ciel n’avait pris les devants. Bien que sauveteur, Dom Juan détruira son image de bienfaiteur aux yeux de Dom Carlos afin de ne laisser aucun regret derrière lui, afin que tous le haïssent.

Face à Monsieur Dimanche, son créancier, il s’agit plus de la confrontation de deux milieux sociaux opposés. La noblesse ridiculisant la bourgeoisie, mais faisant apparaître, par là même, sa dépendance face aux richesses financières des marchands. C’est ici aussi un enchaînement forcé qui semble rabaisser Dom Juan. Malgré la brillance de son action, la virtuosité hypnotisante de cette « mise à la porte », on sent le vernis craqueler et l’odeur de putréfaction sous les parfums. La noblesse est exsangue, sans fonction réelle et la bourgeoisie pointe son nez pour prendre sa place.

Face au pauvre, c’est l’opposition du croyant face à l’impie, l’existence d’une force plus grande que celle de l’argent (même si c’est la peur qui gouverne les actions hautes). C’est l’échec du matérialisme face à une foi aveugle (et presque sotte). C’est une frontière placée devant Dom Juan. Celui-ce la contourne en offrant cyniquement cette pièce « pour l’amour de l’humanité ». Face à Pierrot, c’est un combat perdu d’avance puisque l’un des adversaires ne peut répliquer, enfermé qu’il est dans une logique de classes. C’est Samson contre un David privé de sa fronde et paralysé de terreur. C’est la loi du plus fort. Et le lion n’est pas magnanime, il est impitoyable !

Tous ces « faces à faces » fonctionnent comme des prismes reflétant les différentes facettes du personnage titre. Toujours placé en opposition à des archétypes de la société de l’époque, Dom Juan ancre, en cela, sa particularité, son unicité. Mais, tout unique qu’il soit, il ne se sent exister que dans le regard des autres. Cette volonté ultime de séduire (« dame, demoiselle, bourgeoise, paysanne, il ne trouve rien de trop chaud, ni de trop froid pour lui ») est la marque d’un besoin irrépressible de trouver des preuves de sa propre existence. La reconnaissance de ses pairs (qu’il ne reconnaît pas comme tels, d’ailleurs), toute négative soit elle, tout auréolée de soufre qu’elle fut, lui est une drogue. Il ne saurait vivre seul. Mais il ne saurait, non plus, vivre avec une femme (« le plaisir de l’amour est dans le changement. »).Voilà pourquoi il souffre la présence indéfectible de ce valet prompt à la réprimande camouflée (mal camouflée.).

Si Sganarelle semble n’avoir aucune existence en dehors de celle que lui procure son maître, Dom Juan, de son côté, ne peut s’en séparer. C’est lui qui est chargé de l’aider dans ses entreprises amoureuses ; c’est lui sur qui son maître essaie de se débarrasser des corvées ; c’est à lui qu’il se confie. Ce besoin d’un faire-valoir et d’un témoin, à la présence réprobatrice mais impuissante, met en valeur la force de ses théories et l’audace de ses actions. Mais la lâcheté du valet est le reflet de celle du maître. Dom Juan c’est aussi l’art de la dérobade. Ne jamais rien terminer afin que tout reste dans le domaine du possible.

Sganarelle assume son piètre rôle en se cachant derrière sa fonction de valet, sa peur des représailles mais le public n’est pas dupe du plaisir que prend ce voyeur à assister aux exploits du séducteur et les noms d’oiseaux qu’il donne tout bas à son maître ressemblent fort à des titres de gloire. Puisque Dom Juan est quelqu’un, Sganarelle ne peut faire partie du vulgum pecus, de la plèbe. Sur lui rejaillit une noblesse obscure qui entretient sa fascination. Dom Juan d’ailleurs le traite plus comme son complice, le majordome de ses intrigues. Il entretient l’orgueil de cette fonction en ne lui confiant aucune basse oeuvre. La Violette et Ragotin sont ses laquais, mais Sganarelle, lui, est son « maître d’oeuvre ».

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  • La presse

"La proximité au public, c'est leur tasse de thé (âtre) Tous deux ont foulé et arpentent encore les planches des plus prestigieuses salles parisiennes, pour y interpréter de grands classiques(…) Suffisant pour les nourrir, mais pas pour les rassasier. (...) Mais une incroyable fougue et une implacable passion. Et un irrésistible goût pour la provocation, qui les pousse à titiller leur public,...(...) Et le pire, c'est qu'ils en redemandent... Ils n'en recevront peut-être jamais, mais François Lis et Bruno Biezunski peuvent êtres sûrs d'une chose : Molière aurait été fier d'eux." La Voix du Nord, 15 janvier 2006

"Ces deux-là ne jouent pas, ils sont Dom Juan et Sganarelle, et puis Charlotte et Pierrot, et aussi Elvire et Dom Louis ! On y prend un plaisir fabuleux et intense. Grâce à F.Lis et B.Biezunski, le public vacille du rire aux larmes ; très certainement comme Molière l’a écrit." Sud Ouest, 24 mars 2006

"Peut-on rire de tout ? Avec eux et le texte de Molière, oh que oui !… Les spectateurs qui se retrouvent sur scène sont surpris, amusés mais tellement heureux de partager ce petit moment de gloire !" Ouest France

"C’est dans cette dynamique et cette joyeuse complicité avec le spectateur que Molière souhaitait sans doute voir jouer ses pièces. Un duo gagnant si l’on en croit les rires surgis du public à tous moments." Froggy’s Delight

"On sort de la salle avec le sourire aux lèvres et, dans le cœur, la joie d’avoir pu assister à pareille performance." Pariscope

"Loin de la parodie, la prouesse tient ses promesses. Cette brillante adaptation va au-delà de la performance d’acteurs." Le Parisien

Les comédiens rivalisent d’imagination et d’humour pour livrer une version alliant dérision et professionnalisme." Télérama

Ce spectacle est jouissif…du très bon théâtre et une harmonie parfaite entre nos deux protagonistes. C’est juste, précis, émouvant et drôle." Paru Vendu

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Sélection d’avis du public

RE: RE: RE: Duo pour Dom Juan Le 1er octobre 2007 à 18h12

Et ça a recommencé !!! Si vous ne l'avez pas encore vu, vous avez jusqu'au 20 octobre 2007 !!!! Allez-y c'est jubilatoire !!!!!

RE: RE: Duo pour Dom Juan Le 19 juillet 2007 à 19h15

je suis tout à fait de cet avis.Nous avons tous passé une soirée absolument géniale, quels comédiens talentueux ! cette pièce qui allie classique et modernisme, rire et émotion, est interprétée magistralement. N'hésitez pas et allez y !

RE: Duo pour Dom Juan Le 19 juillet 2007 à 19h05

c'est LA PIECE DE L'ETE !!! tout y est : le talent, le rire, l'émotion, l'originalité, la complicité avec le public, le texte (Molière tout de même !), bref je compte y retourner et amener de nombreux amis. Si les comédiens me lisent, je leur dit MERCI POUR CE MOMENT EXCEPTIONNEL et surtout....CONTINUEZ !!

RE: Duo pour Dom Juan Le 11 juillet 2007 à 11h33

Oui super numéro d'acteurs: j'y suis allé et retourné et retourné encore !!! Emmenez vos amis...

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RE: RE: RE: Duo pour Dom Juan Le 1er octobre 2007 à 18h12

Et ça a recommencé !!! Si vous ne l'avez pas encore vu, vous avez jusqu'au 20 octobre 2007 !!!! Allez-y c'est jubilatoire !!!!!

RE: RE: Duo pour Dom Juan Le 19 juillet 2007 à 19h15

je suis tout à fait de cet avis.Nous avons tous passé une soirée absolument géniale, quels comédiens talentueux ! cette pièce qui allie classique et modernisme, rire et émotion, est interprétée magistralement. N'hésitez pas et allez y !

RE: Duo pour Dom Juan Le 19 juillet 2007 à 19h05

c'est LA PIECE DE L'ETE !!! tout y est : le talent, le rire, l'émotion, l'originalité, la complicité avec le public, le texte (Molière tout de même !), bref je compte y retourner et amener de nombreux amis. Si les comédiens me lisent, je leur dit MERCI POUR CE MOMENT EXCEPTIONNEL et surtout....CONTINUEZ !!

RE: Duo pour Dom Juan Le 11 juillet 2007 à 11h33

Oui super numéro d'acteurs: j'y suis allé et retourné et retourné encore !!! Emmenez vos amis...

Duo pour Dom Juan Le 4 juillet 2007 à 00h53

UN REGAL! j'ai été subjuguée par ce superbe duo. J'ai redécouvert Molière et j'ai surtout decouvert 2 comédiens talentueux qui m'ont fait passer 1H30 de rire et d'emotion!! un conseil courrez-y vite

Informations pratiques

Essaïon

6, rue Pierre-au-Lard 75004 Paris

Châtelet Lieu intimiste Marais
  • Métro : Rambuteau à 173 m, Hôtel de Ville à 260 m
  • Bus : Centre Georges Pompidou à 52 m, Hôtel de Ville à 267 m, Châtelet à 344 m
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Plan d’accès

Essaïon
6, rue Pierre-au-Lard 75004 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 20 octobre 2007

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