Ernest, ou comment l’oublier

Un tarif réduit pour les moins de 15 ans est disponible au théâtre.

Dès 7 ans.

Avec ce texte, Ahmed Madani tord le cou aux ravages du temps. Il sort du placard « l’extraordinaire et inoubliable trapéziste, Miss Saltarella et la merveilleuse funambule, Mademoiselle Lévitos. » Éternelles gamines malicieuses, ces vieilles dames fantasques s’activent pour un ultime tour de piste. Leur joute clownesque est un pied de nez touchant et poétique à la grande faucheuse. Yvonne et Marie-Louise vivent dans le souvenir du cirque Ernesto et de leur amour commun pour son beau directeur.

Chaque jour, elles s’appêtent à célébrer son retour. C’est sûr, ce soir, Ernest reviendra et désignera à jamais l’élue de son coeur ! Cette perspective déchaîne passions et règlements de comptes. Elles se disputent la vedette à grands renforts de défis acrobatiques. Il est loin le temps où elles grimpaient aux arbres et faisaient les quatre cents coups. Aujourd’hui, il leur faut une grande force pour affronter le poids des années et le rituel d’un quotidien sans surprise. Elles passent leur journée à lutter contre la poussière et à rêver à l’homme de leur vie. Derrière la routine, couve la tempête.

Conflits et peurs du passé hantent le présent et agissent sournoisement pour foudroyer la sérénité du foyer. « Nos anciens ont une capacité extraordinaire, celle de retrouver le chemin qui mène à l’enfance. ». Et c’est par ce chemin qu’Ahmed Madani, qui se définit comme « auteur en scène », tisse le lien avec la jeunesse. « Le cirque, explique-t-il, est le lieu privilégié pour narguer la mort, pour se mesurer à elle en même temps que pour mesurer ses propres limites. Ici, vieillir ce n’est pas mourir un peu, c’est s’acharner à refuser l’usure du temps. »

Texte édité à L’école des loisirs.