Folle nuit à Paris, la comédie swing de poche

• Une nuit surréaliste

Voici la rencontre imaginaire entre Elsa et Louis juste avant qu’ils ne deviennent Elsa Triolet et Louis Aragon, deux immenses artistes qui vécurent une des plus célèbres histoires d’amour. Cette histoire a lieu pendant les Années Folles. Elle se déroule en une seule nuit, une nuit surréaliste qu’ils vivront à cent à l'heure. Poursuivis par la police et par la pègre, ils croiseront en route les artistes qui ont donné à Paris sa renommée mondiale : Dalí, Hemingway, Cocteau et tant d’autres.

• Note d'intention

D’abord, l’envie de créer ce spectacle a été de trouver une résonnance entre notre passé et aujourd’hui, entre une époque décrite comme un bouillonnement de fantaisie et d’insouciance et un présent plombé par les crises économiques, écologiques, migratoires... Nous nous sommes rappelés que dans les années 20, avant qu’ils ne deviennent ces artistes célébrés dans le monde entier, les hommes et les femmes qui se sont retrouvés à Paris étaient espagnols, roumains, russes, américains, italiens, irlandais, antillais...

C’étaient à la base des gens qui fuyaient pour la plupart une guerre, la famine, l’oppression... ils étaient des réfugiés. Ceux qu’on appelle aujourd’hui migrants. Ont-ils été mieux accueillis à Paris en 1928 qu’en 2018 ? Probablement pas, toujours est-il que puisque nous connaissons la suite, nous ne pouvons que nous rendre à l’évidence : les migrants sont une richesse immense que nous voyons aujourd’hui uniquement comme une menace. Ensuite, il y a l’envie de raconter de manière décalée une rencontre amoureuse.

Ces deux-là, tout les oppose ou presque, et pourtant les voilà emportés dans une aventure rocambolesque qui nouera leur destin. A ce moment, ils ignorent que la guerre va revenir, qu’ils seront résistants, qu’elle sera la première femme à obtenir le Goncourt, qu’il sera un grand poète, inspiré à jamais par les yeux d’Elsa. A ce moment-là, il n’ont qu’un objectif : sauver leur peau ! C’est une histoire dans l’Histoire. Une histoire à cent à l’heure sur fond des années folles. Dès lors, est-il vraiment si important de se savoir si ça s’est vraiment passé comme ça ?

Enfin, il y a le plaisir de mettre en scène une comédie à 15 personnages avec seulement 3 comédiens et de jouer avec les contraintes, les changements de costume, le jeux de lumière, les accessoires, les postures...Une mise en scène qui demande une grande précision de la part des interprètes et qui fait constamment appel à l’imaginaire du spectateur. Comme si nous avions 10 ans, que nous nous retrouvions au grenier, autour d’une malle pleine de costumes et que nous nous racontions une histoire extraordinaire qui s’écrirait au fur et à mesure.

• Le jazz dans la peau

les 3 comédiens sont aussi chanteurs. Ils chantent des standards du jazz sur lesquels nous avons réécrits des paroles. Ils sont épaulés par un piaiste qui accompagnera cette histoire loufoque d’une bande son rythmée par le swing d’hier (Duke Ellington, Joséphine Baker, Django Reinhardt...) et d’aujourd’hui (Mathieu Chedid, Paris Combo, Camille..). Charleston, biguine, ragtime ou manouche, il y en aura pour tous les jazz.