Jeu, set et match

• Résumé de la pièce

Jeu set et match est un chassé croisé d’une trentaine de personnages au sein d’un microcosme : le club de tennis. Douze scènes dans lesquelles des hommes et des femmes de tous les jours se rencontrent et viennent déballer leur petits tracas et grands états d’âme. Au-delà du match, luttes de pouvoir, prises de conscience, passions et trahisons, sont les véritables enjeux.

On parle de la côte d’Opale qui détruit un amour naissant, de la difficulté de se voir promu messager de Dieu ou de l’amour que l’on peut porter à ses balles de tennis. On découvre, au détour du court, un patron d’entreprise et son épouse aux questions existentielles, un employé affublé d’une femme aux jambes de longueurs inégales et bien d’autres personnages qui savent nous faire rire, souvent bien malgré eux.

Sous l’humour teinté d’absurde affleurent des thèmes plus graves comme la difficulté à communiquer et la solitude des êtres, la nostalgie, la spiritualité ou la destinée. Des situations simples, qui pour une phrase, un geste, basculent dans un autre monde où la folie et l’irrationnel se rencontrent.

• Intentions de mise en scène

Etant non seulement le metteur en scène mais aussi l’auteur de la pièce, mes idées de mise en scène, apparues dès l’écriture, étaient très claires et très précises. Je voulais avant tout mettre en valeur le jeu des comédiens et leur permettre d’exploiter une large palette de leur talent. C’est pourquoi j’ai souhaité un décor assez sobre et des accessoires peu nombreux. On retrouve un banc et une simple toile de fond.

L’aspect global du spectacle est ancré dans le réalisme (réalisme des costumes, des déplacements) et c’est par le jeu des acteurs que j’ai voulu introduire la part d’absurde et de folie qui s’en dégage.

Je me suis attaché tout particulièrement à la direction d’acteur qui, pour moi, est un élément primordial permettant aux comédiens d’ouvrir leur jeu à leurs partenaires et au public. Les scènes s’enchaînent sans temps mort, à l’image des échanges de balles dans une partie de tennis. Les changements de scènes se font à vue et le spectacle se termine sur la scène finale, sorte d’épilogue où se retrouvent tous les comédiens.

Par la mise en scène j’ai essayé de prolonger l’esprit du texte : la représentation d’un quotidien bouleversé par l’insolite. J’ai voulu faire ressortir le dynamisme de ces situations fugaces où les personnages n’ont pas le temps de s’installer.

Le hasard est une notion qui m’intrigue et par le jeu des rencontres j’ai cherché à le tester. On met en contact des personnages et on attend de voir ce qui se passe. Ainsi la scène devient un petit laboratoire de la vie où les comédiens jouent les apprentis sorciers. Je me suis attaché aussi, via l’humour, à dévoiler une forme de fausse diplomatie qui se dégage de certaines relations quotidiennes hypocrites. Au final un certain pessimisme et une certaine violence se dégagent du spectacle mais jamais au détriment du rire.

Rémi Viallet