Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, la capitale européenne de l'art lyrique n'était sans doute ni Paris, ni Vienne, ni Rome ou Milan, encore moins Venise. Avec la construction du Teatro San Carlo en 1737, édifice grandiose accueillant 2500 spectateurs, chiffre sans précédent pour l'époque, Naples conférait son expression matérielle à une suprématie déjà vieille, et qui resterait patente jusque fort tard dans le XIXe siècle.
D'une manière ou d'une autre, toutes les formes lyriques – l'opera seria, semi-seria ou buffa – surgirent de Naples dont les compositeurs démontraient une inventivité inépuisable, qu'il s'agisse de la veine comique ou d'une esthétique plus noble, incarnée par l'opera seria. Fort injustement, la postérité refusa aux Traetta, Piccinni, Paisiello ou Cimarosa la place qui leur revenait de droit. Et, surtout, l'opéra napolitain se confondait entièrement avec un art du chant suprême dans sa beauté, d'une technicité sans faille forgée dans les murs des meilleurs conservatoires de cette époque. Cela était vrai, en particulier, des grands castrats, presque tous formés à Naples. Les Carestini ou Farinelli trouvèrent dans la seconde moitié du siècle des héritiers en tous points dignes de leur héritage, avec des étoiles telles que Girolamo Crescentini ou Giovanni Battista Velutti.
C'est donc un âge d'or de l'opéra que la grande Joyce DiDonato nous propose de retrouver ici, avec des airs inédits et somptueux écrits pour les plus grands gosiers, castrats ou femmes, de l'opéra napolitain.
Avec l'Orchestre Il Pomo d’Oro, direction Riccardo Minasi.
Château de Versailles, Place d'Armes 78000 Versailles
Entrée par la Grille d’Honneur. L'accès aux salles se fait par la Cour d'Honneur Porte B.
Voiture : Par l’autoroute A13 et A86, sortie Versailles Château.