L'Aspirine à la paille

Quand deux filles font le bilan de leur amitié, elles analysent les situations qui les ont poussées à faire un « break » mais aussi raisonnent et déraisonnent !

Par une narration en ping-pong, elles ne vont jamais s’adresser la parole, c’est aux spectateurs qu’elles s’adressent et racontent pourquoi elles ne se parlent plus, se remémorant: moments complices, vacances, boyfriend, anniversaires… instants de doute… mais aussi inévitablement disputes, petites manies et pires défauts !

Au mode de vie et au caractère savoureusement désassortis, « La délurée sympa » et « La coincée qui gonfle tout le monde » font de leurs différences le ciment de leur amitié mais le choc de leur personnalité dissonante donnent toujours lieu aux situations les plus cocasses…

Estelle Koenig revisite ici le thème de « l’amitié féminine » (avec un grand A). Non sans originalité, cette comédie conçue comme deux monologues qui se répondent, conduit littéralement à renouveler le genre. Comme de vrais amies, elles pensent souvent les mêmes choses en même temps et le spectateur découvre peu à peu les points de discorde qui aujourd’hui les séparent mais décèlent surtout une amitié profondément ancrée. Car même si ces deux-là s’exaspèrent, elles ne parlent que de l’autre.

Estelle Koenig et Sandrine Gillet mettent tout leur talent et toute leur énergie pour interpréter ces deux jeunes femmes aux caractères bien affirmés, s’amuser avec le public, improvisant ici et là de petites lignes de dialogues, l’inviter à réagir et ainsi offrir un spectacle différent tous les soirs où le public se révèle toujours complice car l’autre, c’est parfois lui.

L’aspirine à la paille séduit un public toujours plus nombreux. Sans distinction de sexe et d’âge, les spectateurs tombent irrémédiablement sous le charme de « La délurée sympa » et de « La coincée qui gonfle tout le monde ».