Quel est le point commun entre la Vie en Rose, les Feuilles Mortes, Göttingen et Comme d’habitude ? Qui sait que Sinatra n’a pas écrit My Way, et que la Mer ou Ne me quitte pas sont des chansons connues dans le monde entier ? Qui sait que ces chansons furent écrites par des petits frenchies ? Et qui sait aujourd’hui en France que Ah tu verras tu verras est d’origine brésilienne ?
L’Impossible Anthologie de la Chanson française propose un tour du monde vu par le prisme de ces chansons qui ont franchi nos frontières. Un tour du monde immobile, un tour du monde au bilan carbone irréprochable, un tour du monde dont le seul carburant est la francophonie. Car nous avons tendance à oublier que nos chansons voyagent, se traduisent, s’exportent, se produisent et se reproduisent.
En ce sens, ce spectacle tentera de faire prendre conscience au spectateur du mouvement des mélodies dans le monde, qui fait de la musique un véritable langage universel ; nous irons plus loin pour constater que la barrière de la langue n’est pas un problème quand la musique s’en mêle.
C’est à la faveur d’une tournée en Equateur qu’Emanuel Bémer apprend l’existence du verbe « trobar » : littéralement écrire des vers destinés à être chantés, un verbe directement dérivé de nos troubadours médiévaux. C’est le coq gaulois qui prenait un sérieux camouflet : qui eût cru que nos troubadours, figés dans leurs chansons de geste comme des statues de cire, prisonniers de nos livres d’écoles, feraient parler d’eux au XXIème siècle, et ce jusqu’en Amérique du Sud ? C’est encore la preuve que notre si chère francophonie nous échappe !
Mais la chanson française, ce n’est pas seulement le répertoire immobile de quelques monstres sacrés, empreint de nostalgie de flonsflons de Belle Epoque et de Trente Glorieuses, c’est l’oeuvre des vivants et des anonymes. Pour montrer que la chanson française est vivante, qu’elle est comme la langue, un monstre protéiforme en perpétuel mouvement, Emanuel Bémer chantera, accompagné de quarante à quatre‐vingts choristes venus essentiellement de Lorraine, d’Alsace et de Franche‐Comté. Ils chanteront notamment les chansons québécoises Lindberg de Robert Charlebois et La complainte du phoque en Alaska de Michel Rivard pour clôturer comme il se doit cette saison québécoise ! Il offrira aussi en primeur les plus récentes de ses compositions guitare‐voix.
40, rue du théâtre 88540 Bussang