Fable contemporaine
Note du metteur en scène
La presse
Dans la boîte aux lettres d’une maison isolée, une marionnette, Api, a été abandonnée. Elle est arrivée par colis postal, du bout du monde. Un petit garçon, Quentin, l’avait commandée dans un catalogue de jouets... L’adresse était peut-être mal écrite... Le facteur a dû se tromper. Ou bien, c’est Quentin qui a déménagé..
Depuis tout le temps qu’il est là, Api a établi des connivences avec les abeilles, ses seules amies. Il est devenu l’Apicouleur.
Vous vous demandez comment on devient l’Apicouleur ? Ce n’est pas vraiment un métier ; ça ne rapporte pas d’argent. C’est très simple. Pour devenir apicouleur, il faut avoir été très triste. Il suffit d’avoir été malheureux un jour de sa vie... Si triste que les cheveux vous tombent, et avec tant de larmes, que vos yeux ne peuvent même plus avaler un lever de soleil.
Alors, dans cette tristesse, votre cœur se met à inventer des couleurs. Des couleurs assez surprenantes pour que vos yeux refusent de se fermer. Les couleurs qu’il invente, Api les confie à ses abeilles. Leur ruche est le crépuscule, leur miel est l’arc-en-ciel. Api veut retrouver Quentin. Il possède un cadran-couleur qui lui permet de mesurer les impressions du monde. Et cette drôle de machine est bloquée dans les tons froids, dans les humeurs sombres.
Un jour, pourtant, avec l’arrivée du nouveau catalogue automne-hiver, le cadran-couleur va reprendre des forces. Aidé par un pantin, l’article K3723 du catalogue, et par ses abeilles, Api trouvera-t-il le moyen de ramener Quentin jusqu’à la boîte aux lettres ?
Cette pièce est un conte, une fable qui nous parle du manque de communication entre les êtres, dans un monde pris de vitesse. Un monde où trop d’enfants sont privés de couleurs... Ceux qui sont trop légers pour rester assis sur les bancs des écoles et dont nous brisons les rêves... Ceux qui travaillent dans les usines de jouets, dans les continents pas si lointains d’Oriensie, d’Afristrale, et d’Amétine.
"On est enfant ou oiseau... Faut choisir !", constate avec désarroi l’Apicouleur. Mais jamais, ce ne sont les enfants qui choisissent.
Etienne Mallinger
Par la Compagnie Night fever.
Magiques, les malles où l’on engouffre, pêle-mêle, ses livres, ses jouets, sa chambre entière pour partir vers une nouvelle vie. Magiques, les malles qui restent fermées pendant des années dans le grenier mais conservent intacts nos trésors. Magique, le moment où, adulte, on les ouvre enfin parce qu’on est passé dire un petit bonjour à ses parents…
Il y a quelques mois, j’ai retrouvé une de ces malles, pleine de vieux jouets, mon gant et ma balle de base-ball, mon xylophone et un petit paquet qui m’était destiné. Intrigué, je l’ai ouvert et j’ai découvert un pantin souriant et bariolé, un cadeau pour mes six ans ! Dans l’effervescence du déménagement, il avait du être enfermé dans la malle puis oublié.
Je l’ai emporté avec moi et je l’ai placé sur mon bureau. Quelques semaines plus tard, je recevais le manuscrit d’Etienne Mallinger, L’apicouleur l’histoire d’un pantin arrivé par colis postal et oublié dans une boîte aux lettres par un petit garçon qui a sans doute déménagé. Sans hésiter, j’ai décidé de mettre en scène ce beau conte féérique. Magique, la vie !
Romain Pissenem
« On suit les dialogues comme une musique qui enveloppe pour faire rêver. A voir absolument. » Télérama
« Un texte magnifique. » Le Monde
« Miracle d’une écriture réellement poétique, jaillissante. » Libération
11, rue du Général Blaise 75011 Paris