Artiste de cirque et poète génial de la bidouille, Camille Boitel est l’un des sept personnages de L’Immédiat, l’esprit aussi agile que le corps à déjouer les pièges d’une scène envahie d’un capharnaüm indescriptible qui s’effondre autour d’eux. Ces danseurs équilibristes sont des virtuoses de l’esquive. Menacés de catastrophes en série, allant de chute en chute, ils glissent entre les armoires qui se referment, échappent miraculeusement à tout ce qui leur tombe dessus à un rythme haletant.
Jaillissent les défaillants, les agités, les irréguliers, les impulsifs, les obnubilés, les débordés, les naufragés du monde moderne, ceux qui ont perdu le système. Ils sont imprévisibles, malades de rythme, grouillants, hilares, à vif.
Au-delà de la performance physique spectaculaire, c’est un plaisir inouï de voir ces enfants de Buster Keaton inventer toutes les ruses pour échapper aux dangers qu’ils provoquent, qu’ils multiplient même, transformant leurs échecs en actes de bravoure. Plus imprévisibles qu’un réel qui se dérobe sous leurs pieds et dont ils défient la pesanteur avec une jouissance redoublée.
De dérobades en contorsions, ce monde où tout semble à jeter se transforme en chaos gracieux, dans la plus belle tradition du burlesque.
Ce projet a reçu le prix Mimos 2010, Festival International du mime, Périgueux.
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