La rencontre était sans doute inévitable. Le Sacre du Printemps de Stravinski et la danse flamenca ne prennent-ils pas chacun racine dans un sol criblé de coups de talons ? Nijinski avait imaginé un rite païen qui martèle la terre pour réveiller la nature après l’hiver. Et le flamenco est en soi un art de la chaleur, du rythme, de l’espérance et d’une certaine terreur.
La célèbre partition est ici jouée sur deux pianos de concert par Cory Smythe et Sylvie Courvoisier, également compositrice et de fait l’architecte artistique de cette Consagración. C’est elle qui compose, pour la seconde partie, Spectre d’un Sacre, distillant la dimension onirique ou cauchemardesque de l’œuvre.
Ainsi se renforce encore la longue complicité artistique entre ces deux libres-penseurs de l’art, révélée en 2010 grâce à leur duende partagé dans l’inoubliable La Curva, présenté au Théâtre de la Ville en janvier 2012.
Thomas Hahn
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