Danse avec les mots
Bonnes Résolutions pour l'an
2000
" Le but du voyage cest le voyage lui-même "
Jacques Lecoq
La mer les enveloppe de son bleu envoûtant : les voici embarqués dans un nouveau voyage, conte des temps modernes qui transpose leurs existences humaines en univers maritime. Dehors le soleil brille : ils reprennent avec plaisir les chemins de traverse pour explorer avec humour et poésie les méandres de la condition humaine.
Presse " La Ballade des bigorneaux "
La Libre Belgique
Vendredi 1er mars 1996
" Truffé de trouvailles délicieuses, il fait naître
détranges créatures aux membres multipliés, des duos inversés et
renversants "
La Louvière danse/Théâtre
Jeudi 6 février
" La danse entre dans une autre dimension, mi-clownesque, mi-poétique.
Cette ballade-là pourrait bien être celle des gens heureux. On en sort oxygéné avec
dans la tête une belle rasade de grand bleu. "
Var Matin République
28 février 97
" Ce nouveau spectacle de Doriane Moretus est une sorte de laisser
aller habile de la part dune chorégraphie imaginative chez laquelle lhumour
et la dérision prennent une place considérable "
Laffiche
N°162 janvier 1997
" La ballade des Bigorneaux cest le charme du spectacle
inclassable, où la danse est autre chose que la danse, le dialogue autre chose que les
mots, des corps dhommes et de femmes autre chose queux mêmes. Un spectacle
où on est ravi de ne pas tout comprendre
"
0n dit que Je suis vieille et grosse, Je men fiche Mais le problème, c'est que je suis vieille et grosse ", dit en combinaison une comédienne censée incarner l'Alice de Lewis Carroll. On ne peut s'empêcher de rire, malgré l'émotion de voir ainsi dépeinte la solitude des femmes vieillissantes... Doriane Morétus, metteur en scène de ce Butterfly Blues a le don d'évoquer avec tendresse, et avec humour, les îlots de solitude au cur de notre société. Du théâtre ? A voir... Il suffit que la vieille et grosse Alice promène ses rondeurs défaites sur la scène en maugréant " jen ai ras la casquette " pour qu'elle se mette à danser, aérienne. et marque ainsi bien Plus sûrement l'ironie du désespoir que par n'importe quel mot
A 36 ans. Doriane Morétus, petite silhouette gracieuse, a cinq créations à son actif et dix ans de théâtre de rue (comme comédienne) derrière elle. De son milieu d'origine, les francophones d'Anvers, cette fourmi suractive et très douée garde un goût pour la diversité des langues (elle parle le flamand, le français et l'anglais) dont elle émaille ses spectacles. " Je suis une terrienne et je me sens partout chez moi."
Elle débute à 20 ans chez le très formaliste Jan Fabre, l'un des créateurs de la jeune danse belge. " Une école de rigueur. Mais j'en avais assez d'être un objet qu'on déplace de repère en repère sur le plateau " Elle file en 1984 à Paris chez Jacques Lecoq, le maître qui la marque à jamais. Son Sens aigu de la métaphore - elle n'hésite pas à " planter ", dans La Ballade des Bigorneaux des comédiens-danseurs dans un seau tels des crustacés dans leur coquille, pour figurer les souffrances du déracinement ! - elle l'a cultivé à l'école de Lecoq. "Pendant longtemps, on a cru que c'était une école de mime : faux ! C'est un endroit où l'on développe l'imagination. Lors des improvisations, il poussait notre sens de la création Jusque dans ses retranchements. "
Avec les compagnies de théâtre de rue Oposito, Le Samu Social et Les Alama's Givrés. Doriane Morétus joue la comédie pendant dix ans. Grâce à la rue, elle a appris que rien n'était jamais gagné au théâtre, ni les spectateurs, ni les tournées, ni l'argent Un savoir sur lequel la future directrice de compagnie saura s'appuyer... En 1991, après une année d'intervention dans les quartiers difficiles de la région parisienne lenvie lui vient de dévoiler son monde à elle, ses rêveries douces-amères. Naît alors just want to say I love you, un spectacle avec onze comédiens sur les rencontres manquées entre hommes et femmes. Elle y élabore cette alchimie subtile qui mêle corps et mots dans un même élan souple et chaloupé. " Si Pina Bausch fut pour moi une grande émotion, la danse pure m'ennuie. Mon univers, c'est le mouvement. Et ma famille serait plutôt celle de Philippe Découflé qui fut le premier à meure de l'humour dans ses spectacles. "
Elle invente des " textes rythmiques ", concoctés avec ses interprètes. De brèves phrases bien sonores sur lesquelles le mouvement s'appuie. A moins que ce ne soit l'inverse... Mais ce qu'elles traduisent, on le reçoit de plein fouet : l'humaine condition. A-t-elle vraiment vu un homme ainsi déshabiller sa femme d'un air distrait tout en continuant à parler au public ? A-t-elle un jour surpris, comme dans Toaster Twist, son voisin de palier, isolé, entamant un twist effréné après un court-jus inopportun ? Lart de la métaphore pour mieux nous décrire.
Emmanuelle Bouchez
Télérama n°2608 (5/1/00)
Bonnes Résolutions pour l'an 2000
- Arrêter de fumer.
- Aller au théâtre du Chaudron se balader avec des bigorneaux (du 20 au 24 janvier
2000).
- Coller la liste noire des O.G.M. sur le frigo.
- S'inscrire à un club de gym.
- Se faire "twister " la tête au théâtre du chaudron (du 27 au 31 janvier
2000).
- Boire moins de café.
- Boire moins.
- Ne plus regarder "urgences " à la télé avec ses copines mais les emmener au
théâtre Romain Rolland de Villejuif, pour voir Butterfly Blues (les 16 et 17 mars
2000).
- S'engager, moralement et financièrement, dans une cause sérieuse : La sauvegarde
des nains de jardins, La création 2000 de la compagnie Doriane Moretus Bubble
Bee Bzz.
Bonne Année à tous et à bientôt...
Doriane MORETUS
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris