Dès 7 ans.
Kay et Gerda s’aiment d’un amour fraternel. Par un soir d’hiver, Kay reçoit un morceau de miroir maléfique dans l’oeil : ensorcelé par la Reine des Neiges, il la suit dans son royaume de glace.
Gerda, ne voulant pas croire à sa disparition, part à sa recherche avec pour seule arme la force de son amour...
Dans un laboratoire étrange, deux créatures opèrent en silence à la recherche du morceau de miroir manquant. A l’aide d’une machine diabolique, les deux scientifiques pénètrent l’univers mental de ce jeune garçon et vont agir sur le cours de l’histoire.
Entre théâtre et marionnette, la compagnie La Cavalière bleue et la compagnie Stratégie du Poisson offrent une adaptation envoûtante du célèbre conte d’Andersen.
L’expressionnisme pose un regard sur une création qui n’est plus le reflet de la vie apparente et extérieure mais l’image de la vie intérieure. Il explore et questionne la notion de distance théâtrale et d’univers mental.
Depuis longtemps le conte de La Reine des Neiges me fascine par l’inquiétante mélancolie qui s’en dégage.
L’histoire commence quand le jeune Kay reçoit un bout de miroir maléfique dans l’oeil qui lui glace le coeur et modifie totalement sa vision du monde. Nous sommes dans l’univers mental de ce petit garçon.
D’où l’idée de créer un spectacle expressionniste pour enfant en reprenant l’esthétisme et le jeu que ce code implique. Généralement destiné à sublimer des problématiques et des angoisses adultes, ce genre théâtral prend ici tout son sens.
De ma rencontre avec Ombline de Benque a découlé très logiquement l’envie d’une recherche commune pluridisciplinaire associant le jeu distancié, la marionnette et le théâtre d’objet.
Paul Klee, en son temps, a crée des marionnettes à gaines totalement déroutantes mêlant fantaisies enfantines et fantasmagories expressionnistes. Cette association improbable et loufoque m’as permis d’envisager une passerelle commune entre la poésie de l’enfance et la théâtralité plus sombre des adultes.
Ce qui nous questionne ici c’est l’idée que le réel n’est jamais finalement que la somme de nos regards.
Anne Morier
Les contes qu’écrit Hans Christian Andersen ont la particularité de ne point posséder de morale. Ils sont comme des propositions, des réflexions qui invitent le lecteur à faire écho à sa propre histoire.
Cela est très visible dans le conte de La Reine des Neiges car il est composé de plusieurs chapitres distincts, sept exactement. Ce découpage narratif souligne la volonté d'Andersen de proposer des pistes, de suspendre l’action principale et de mettre à nu l'objectif fondamental de la scène. Le lecteur se plonge immédiatement dans une problématique qu’il tente de résoudre en suivant le déroulement de l’histoire. Cette « ouverture » que propose l’auteur fait la part belle aux archétypes, La notion de mal est ici non manichéenne. La reine des neiges, même si elle incarne le mal absolu, a son rôle dans l’équilibre du monde. Nos héros, les enfants Kay et Gerda, doivent se positionner face à ce personnage, ils ne tentent pas de le détruire, ils décident juste de ce qu’ils souhaitent pour leur vie et agissent en conséquences.
Ces choix existent par les multiples obstacles qui doivent être franchit sans la protection et l’orientation des parents. Cette épreuve que subissent Kay et Gerda leur permet d’accéder à l’âge adulte par l’autonomie physique et mentale qu’ils acquièrent.
Ombline de Benque
87, rue Félix Faure 92700 Colombes