Le Voyage d'hiver

Spectacle en salle des croisades.

Le cycle du Voyage d'hiver ou Winterreise est sans doute le plus beau recueil de lieder de Franz Schubert. Par sa densité et son dramatisme, l'œuvre dépasse tout ce qu'il a produit dans le genre.

Schubert a 31 ans, il mourra l'année suivante. Il commence le cycle en février 1827 pour les douze premiers lieder et lorsqu'il en découvre les autres durant l'été, il le complète d'un second cahier, achevé et mis au propre en octobre de la même année.

Après une période créatrice et humaine difficile pour le musicien, ces lieder sont le « prélude » à ses plus hauts chefs-d'œuvre écrits dans sa dernière année : plus sa mort pressentie approche, plus sa musique devient profonde et émouvante.

Le Voyage d'hiver est ainsi l'œuvre la plus triste du compositeur, il n'y a aucune issue ; l'hiver est, évidemment, le symbole de la mort. Schubert vit alors en solitaire à Vienne, peu connu et mis à l'écart par le succès de son modèle, Beethoven. Il vit dans la maladie, la solitude et l'angoisse de sa fin prochaine. Le but de ce Voyage d'hiver, c'est tout simplement la mort.

Écrit pour une voix de ténor, ce Voyage d'hiver trouve en Werner Güra un interprète d'exception. Recherché dans le monde entier pour ses incarnations mémorables, notamment au côté de Philippe Herreweghe, Nikolaus Harnoncourt ou René Jacobs, Werner Güra a enregistré ce cycle schubertien avec Christophe Berner, pianiste qui l'accompagnera à Versailles, pour ce concert ouvrant l'exposition d'art contemporain Un Voyage d'Hiver dans les jardins du Château de Versailles.