Je dédie ce spectacle à tous ceux pour qui l'amour est le ferment de la vie. Je ne parle pas de ce vague concept consensuel qui nous contient dans la soumission aux religions, aux idéologies ou à un quelconque ordre social. Je pense à cette sorte de tempête intérieure, bouillonnante, déferlante, qui pousse parfois certains d'entre nous à bousculer les ordres établis. Et si l'amour dont il est question ici, pour s'éployer pleinement mène à la mort, c'est qu'inextricablement confondu à la vie, il en est à la fois le moyen et la fin. Luc Amoros.
Lorsque Luc Amoros a lu le Tristan et Iseut de Michel Cazenave, il a voulu offrir à cette légende d'amour fou ce que la virtuosité du théâtre d'ombres mêlée aux techniques visuelles d'aujourd'hui permettait. Un écran immense est la paroi de la grotte qui abritait les deux amants, mais aussi le livre de notre mémoire et le miroir des amours mouvementées et impossibles de Tristan et Iseut. Trois femmes disent, chantent, manipulent, peignent, apparaissent et disparaissent.
Elles sont les ordonnatrices du récit, elles font vivre et mourir les amants mythiques.
Les phrases, les mots, les lettres vont peu à peu s'effacer sous les éclaboussures de sang. La page devient toile, champ de bataille badigeonné d'écarlates traînées, lit des amants caressé d'ocres frôlements. De volupté et de fureur frémissent les lèvres, palpitent les tempes, étincellent les yeux sur les gros plans vidéo-graphiques des visages bleutés des actrices - manipulatrices - médiatrices, doublement présentes sur scène et en images.
L'écran du théâtre d'ombres s'est transformé en palimpseste incandescent sur lequel viennent s'inscrire puis s'effacer, strate après strate, se fécondant les uns et les autres en une renaissance perpétuelle et toujours différente, les signes de notre appartenance au monde. Le maelström de l'amour fou ayant englouti les tièdes et brisé les tabous, la voile noire de l'accomplissement peut enfin être hissée et masquer la lumière. Tout a été dit. Mais s'élèvera éternellement le chant d'Essylt.
Annie Bizeau
A partir de 10 ans.
Lorsque Luc Amoros a lu le Tristan et Iseut de Michel Cazenave, il a voulu offrir à cette légende damour fou ce que la virtuosité du théâtre dombres mêlée aux techniques visuelles daujourdhui permettait. Un écran immense est la paroi de la grotte qui abritait les deux amants, mais aussi le livre de notre mémoire et le miroir des amours mouvementées et impossibles de Tristan et Iseut. Trois femmes disent, chantent, manipulent, peignent, apparaissent et disparaissent. Elles sont les ordonnatrices du récit, elles font vivre et mourir les amants mythiques.
" Tout ce que je vois me tourmente. Tout ce que je sens me tourmente.
Jusquau ciel me tourmente, et la mer me tourmente, et mon corps me fait mal, et mon
souffle et mon cur, et ma vie me font mal !
- Amie, amie, quest-ce donc qui vous tourmente ?
- Lamour de vous, Tristan
"
Tristan et Iseut
Quand le théâtre dombres met sa magie au service de la plus troublante des légendes Au Ve siècle, entre Bretagne et Irlande sest tissée la légende de Tristan et Iseut, légende qui mêlait la ruse et la force, la barbarie et la tendresse, lamour et la mort. Essyllt est le nom archaïque dIseut. Sans doute un hommage à ce monde ancien, qui donnait toute sa place à la femme, un hommage à cette figure de femme soleil dont la lumière tire son amant de la nuit. Souvent adoucie par les différents auteurs qui lont contée depuis le XIIe siècle, lhistoire de Tristan et Iseut est celle dun amour passion qui transgresse les tabous et défie la société. Lorsque Luc Amoros a lu le Tristan et Iseut de Michel Cazenave, il a voulu offrir à cette légende damour fou ce que la virtuosité du théâtre dombres mêlée aux techniques visuelles daujourdhui permettait. Un écran immense, sensible comme une matière humaine, est la paroi de la grotte qui abritait les deux amants, mais aussi le livre de notre mémoire et le miroir des amours mouvementées et impossibles de Tristan et Iseut. Trois femmes disent, chantent, manipulent, peignent, apparaissent et disparaissent. Elles sont les ordonnatrices du récit, elles font vivre et mourir les amants mythiques.
place Briet Daubigny 60200 Compiègne