Présentation
Le texte, l’auteur
L’adaptation
L’histoire
Notes de travail
La Compagnie Des Infidèles
L’histoire du Magicien d’Oz c’est tout d’abord le désir de créer un univers féerique, de mélanger le chant, la danse et le théâtre pour faire de la scène un vecteur de rencontre entre ces différentes disciplines et transmettre ainsi, cette passion qui ne m’a pas quitté depuis l’enfance.
Ce conte est un parcours initiatique. Prenant comme point de départ la solitude d’une enfant, il nous raconte l’histoire d’une amitié avec ses différences et ses similitudes. Ces deux éléments moteurs nous rappellent l’essentiel : que l’on ne se construit qu’ensemble. C’est cette notion que j’ai souhaité transmettre au public, que nous avons souhaité transmettre, car le Magicien d’Oz c’est aussi l’histoire d’un groupe, d’une rencontre entre un metteur en scène, un chorégraphe et des acteurs, tous réunis par le même désir, celui de travailler ensemble.
Isabelle Schick-Charaudeau
Frank Liman Baum (1856-1919) a écrit des romans pour enfants sous une demi-douzaine de pseudonymes. En 1900, il devient célèbre avec les histoires de Dorothée au pays d’Oz (histoires traduites dans le monde entier). Le premier tome Le Magicien d’Oz a beaucoup de succès. Poussé par la demande insistante des lecteurs, il se lance dans une série et poursuit les aventures de Dorothée et de ses trois amis, l’Epouvantail, Melle Clinq et le Lion à travers tout le pays d’Oz : Le Merveilleux pays d’Oz, Dorothée et le Magicien d’Oz, Sur la route d’Oz, La Cité d’Emeraude, etc.
Ces histoires ont donné lieu à de nombreuses adaptations, la plus connue étant la version cinématographique réalisée, par Victor Fleming en 1939, sous forme de comédie musicale avec entre autres Judy Garland, Frank Morgan, Ray Bolger, Bert Lahr : The Wizard of Oz. Les chansons et les musiques du film ont été composées par Harold Arlen et E. Y. Harburg, dont la plus célèbre est Over the Rainbow.
Voyage au pays d’Oz est une comédie musicale. Elle relate un parcours initiatique fait de rencontres, d’amitiés et d’épreuves qui va progressivement amener Dorothée, l’Epouvantail, le Lion et Melle Clinq, par la force de leur désir, à la découverte d’eux-mêmes.
L’aventure du Magicien d’Oz démarre en 2003, avec un groupe d’adolescents, dans le cadre d’un atelier pluridisciplinaire (chant, danse, théâtre). La rencontre avec ces adolescents et avec un jeune public nous a donné envie d’approfondir ce projet jusqu’à la création d’un spectacle pour enfants.
Le premier travail d’adaptation a consisté à choisir les péripéties que vivraient Dorothée et ses amis, le nombre de personnages et les différents pays qu’ils traverseraient. Ensuite, nous avons posé une structure qui comprendrait deux dimensions, la réalité et le rêve, et qui formerait une boucle. L’histoire démarre dans la dure réalité de Dorothée qui la conduit à vouloir vivre ailleurs et elle se termine dans cette même réalité mais avec des personnages transformés par leurs aventures.
Certains personnages ont été modifiés (comme Melle Clinq), d’autres ont été inventés (comme les narrateurs) :
La métamorphose de Clinq nous est apparue comme une évidence. Au cours de l’atelier, cité plus haut, une jeune fille, a voulu travailler ce personnage masculin. Au fil du travail, elle a glissé vers une féminité du personnage et lui a découvert une sensibilité nouvelle qui nous a plu. Une Melle Clinq était née et nous avons voulu la garder.
La nécessité de créer deux narrateurs émane de séances d’improvisations sur les ombres chinoises. Il fallait la présence de deux personnages racontant les images, assurant un lien narratif entre le public et l’histoire. Substituts de l’auteur, leur neutralité ne se justifiait plus. Nous leur avons octroyé le pouvoir de modifier l’histoire.
La seconde étape a été de passer de la forme romanesque à la forme théâtrale. Trouver la dynamique du dialogue afin de s’éloigner d’une écriture trop « littéraire », trop explicative ou trop informative. Il fallait également intégrer les chansons, écrites sous forme narrative, elles deviennent le prolongement chanté du dialogue.
L’adaptation continuera à évoluer au contact du travail de répétition et des événements qui influenceront inévitablement l’écriture.
Cette adaptation aura pour titre Voyage au pays d’Oz.
Dorothée habite chez son oncle Henri et sa tante Emma. Chaque jour, en rentrant de l’école, elle les aide au travail de la ferme. Elle rêve de partir loin, de s’éloigner de ce paysage triste et morne.
Un cyclone réalise vite son souhait en l’emmenant dans un autre monde, plus magique et féerique : le pays d’Oz. Alors qu’elle atterrit, écrasant et tuant de ce fait la méchante sorcière de l’Est, elle est promptement remerciée par Glinda, la gentille sorcière du Nord, puis par les Munchkinz, d’étranges petits individus, enfin délivrés. Mais voilà qu’apparaît Pétula, sorcière de l’Ouest, furieuse contre la meurtrière de sa sœur. Dorothée n’en croit pas ses yeux et ne souhaite plus qu’une chose : retourner près de sa famille. Mais pour cela il lui faudra rencontrer le Magicien d’Oz, seul capable de pouvoir l’aider. Afin de la protéger tout au long de son voyage, Glinda lui offre les souliers d’argent magiques.
En chemin, elle rencontre successivement l’Epouvantail sans cervelle, Mademoiselle Clinq sans cœur et le Lion sans courage. Finalement, les quatre compagnons se rendent ensemble à la cité d’Emeraude à la recherche du Magicien d’Oz pour qu’il réalise leurs vœux. Dorothée veut rentrer chez elle, l’Epouvantail souhaite avoir une cervelle, Mademoiselle Clinq, un cœur et le Lion, du courage.
Celui-ci leur propose un contrat : s’ils veulent voir leurs vœux exaucés, ils devront tuer Pétula.
Ils partent donc vers l’Ouest. Le voyage s’avère difficile et plein d’obstacles. Mais ils les surmontent tous. Furieuse, Pétula les attire vers son château maléfique. Elle veut les souliers d’argent de Dorothée pour devenir la plus puissante de toutes les sorcières. Mais elle ne lui en extirpe qu’un. Dorothée, vexée, s’emporte et trébuche sur un sceau d’eau, éclaboussant, par mégarde, Pétula qui se met à fondre pour disparaître à jamais.
Forts de leur victoire, les quatre amis retournent auprès du Magicien d’Oz qui ne veut plus honorer sa promesse. Ils insistent furieusement. Au cours de la querelle, ils démasquent Oz et sa machinerie. Oz n’est qu’un illusionniste. Mais grâce à ses connaissances sur la nature humaine, il démontre à l’Epouvantail, à Clinq et au Lion qu’ils portent en eux ce qu’ils recherchent. Quant à Dorothée, il lui propose de construire un ballon qui la ramènera chez elle.
Tandis qu’elle cherche ses nouveaux amis pour leur dire adieu, le ballon s’envole. La petite fille est anéantie. C’est alors que Glinda apparaît et lui révèle le pouvoir magique des souliers d’argent : « Fais claquer trois fois tes talons et dis : - souliers d’argent ramenez-moi à travers le vent sous mon toit. ».
Dorothée est instantanément transportée par le vent et retrouve avec joie son oncle et sa tante.
Isabelle Schick-Charaudeau
Le travail d’acteur
Le travail de l’acteur consistera à rendre « réel les personnages et l’univers magique du spectacle. Il évitera, ainsi, de tomber dans la caricature bien que chaque personnage soit un emblème. Pour cela il devra extraire du personnage : son humanité, sa corporalité, sa « peau », son tempérament, sa personnalité.
La gestuelle singulière et la qualité de mouvement rendue par le jeu théâtral, la danse, la voix parlée et chantée concrétiseront le personnage.
Nous travaillerons également sur l’espace imaginaire (rendre réel un espace dénudé) à partir d’improvisations. Et enfin sur la relation des personnages entre eux.
Travail corporel
Chaque personnage a un corps bien particulier qui induit une gestuelle propre, reflétant chaque caractère. Tous les interprètes chercheront cet état de corps, spécifique à chaque personnage. Cette recherche débutera à partir d’improvisations dansées qui tiendront compte des contraintes liées aux tempéraments et aux costumes des différents personnages. Une fois trouvé, l'état de corps sera développé et prolongé dans les gestes quotidiens.
Les chorégraphies de groupe seront inspirées de la conception du jeu de l’univers des enfants. Elles recourront à un monde festif et joyeux, proches des comptines, des farandoles, des cascades et des galipettes.
Travail musical et vocal
Du travail corporel découlera une voix (parlée et chantée) spécifique, identité du personnage.
Un entraînement au souffle sera nécessaire afin de permettre à chaque interprète de chanter et danser simultanément puis de passer en voix parlée, tout en maintenant la compréhension du texte et le volume sonore.
Aucune des voix ne sera amplifiée, afin d’établir et de maintenir une proximité spatiale et imaginaire avec le public. L’absence de micro permettra d’entendre la voix naturelle de l’interprète et effacera toute différence notoire entre les voix parlées et chantées. Ces deux façons de s’exprimer faisant une voix unique, partie intégrante du personnage.
L’écriture musicale (composition et texte) devra tenir compte de la particularité des personnages (rigidité pour Clinq, mollesse pour l’Epouvantail, méchanceté de Pétula etc), de la situation (rencontre d’un nouveau personnage qui se raconte etc), de l’atmosphère (moment de joie à l’annonce de la mort d’Ida etc) et de la dynamique de la scène. Les chansons et les instrumentaux (les parties dansées) seront accompagnées, en direct, au piano.br>
Certains bruitages seront enregistrés, d’autres seront faits en directs. Les bruitages sur bande-son permettront de créer des ambiances spatiales (sons de la forêt, de la nature) et renforceront les sensations propres à chaque lieu. Ceux faits en directs répondront à une action précise (l’attaque des abeilles, les sorts des sorcières etc). Ainsi l’imaginaire sera sollicité par le son.
Décors, Lumière et accessoires
Le décor sera épuré. Il doit se réduire au minimum pour pouvoir s’adapter à divers espaces et laisser une libre circulation des interprètes lors des chorégraphies de groupe.
Les différents pays d’Oz seront suggérés par des jeux de lumière :
· soit par l’utilisation des couleurs, vert pour la Cité d’Emeraude, jaune pour la route en brique jaune, bleu pour le pays des Munchkinz…
· soit par des jeux d’ombres. Les différents voyages des quatre compagnons seront visualisés par des ombres chinoises.
Les lieux précis seront, quant à eux, évoqués par l’utilisation d’objets récurrents qui assureront de multiples fonctions selon les lieux qu’ils représenteront. Le paravent par exemple sera tour à tour, une maison, la porte de la cité, les couloirs du palais d’Oz etc.
Costumes
La première ligne directrice sera de s’inspirer de l’univers de la nature, la seconde sera de penser le costume comme étant la peau du personnage et / ou un trait dominant de son caractère. Ainsi, par exemple, Melle Clinq, qui a perdu son cœur, est toute de fer blanc.
L’univers féerique de la pièce et l’identité des personnages apparaîtront dans les costumes par les formes, les couleurs, les matières.
La plupart des costumes seront réalisés à partir de matériaux de récupération : chutes de tissus, briques de lait, serpillières usagées…
Créée en 2000, la Cie est soucieuse de la pluridisciplinarité. La diversité des formes, des projets, des équipes, des parcours personnels. Elle s’enrichit d’expériences aussi diverses, mais complémentaires, que la création de spectacles vivants, l’intervention dans les collèges des Hauts de Seine dans le cadre des projets Action Educative et Premis, la mise en place d’ateliers de théâtre pour adolescents, adultes amateurs et professionnels. La Cie crée son premier spectacle musical pour enfant avec le Voyage au pays d’Oz, adaptation de la célèbre histoire du Magicien d’Oz de Frank Liman Baum.
14 bis, rue Sainte Isaure 75018 Paris