Seule en scène pendant une heure, Sarah François bouscule le monde de beauté, de luxe, de calme et de volupté.
Beautés partout, beautés surtout. Mais de quoi parle-t-on au juste et que dit l'obsession du corps sur notre façon de vivre ? Une vision bisounours de la vie, un élitisme et un cynisme surtout, une eugénisation des modèles ou juste une haine de soi, de la réalité, de nos différences.
Une femme hors canon esthétique dynamite les clichés...à coup de reins ! Non les femmes belles ne sont pas toutes minces, non, les grosses ne sont pas toutes truculentes, non, les femmes ne sont pas toutes des mythes.
Dans toute provocation il y a une émotion. Dans toute parole, il y a un geste généreux. Dans ce spectacle particulier, Sarah François porte une parole et une provocation assumée. Parce qu'émouvante et généreuse, mouvante et géné-rêveuse, Sarah François a été le début de ce texte.
Lorsqu'on la voir sur ces pointes classiques danser en Tutu de Botero, c'est sa légèreté qui frappe en première. Comme une grosse crème chantilly. Comme quand elle parle des choses graves et importantes : la légèreté avec sérieux et le sérieux avec légèreté. Alors qu'avec ses (presque) 92 kilos, nous serions lourds, empesés, redondants.
Qui est vraiment ce personnage protéiforme ? Certainement pas une caricature, probablement une somme des paradoxes. En tout cas, jamais cynique. Même si certains personnages le sont.La parole et le corps sont libérés. Ouf. On se gonfle d'air, parce que Sarah n'en manque pas. On respire…
Jérémy Patinier
15, rue du Retrait 75020 Paris