Les petites chemises de nuit "une vie"

La Compagnie de la Passerelle, fidèle à Avignon, mention spéciale à la mise en scène de Michel Bruzat, offre à la banalité de tous les instants une beauté singulière et se joue de tous les petits plaisirs et malheurs de la vie. Leur cirque est à la fois drôle, violent, tragique et dérangeant. Le rire franc vire au jaune quand la poésie se fait le miroir de nos douleurs. Incontournable.

Du bleu, du rose, du jaune et du vert. Des chevaux de bois, les lumières orangées, des poupées, des fleurs et des ballons. Un accordéon et des chansons. Dans la vie des petites chemises de nuit, on rit, on joue et on pleure. On se rappelle, grâce à la musique fil rouge de la nostalgie, sa naissance, sa première demi-journée d'école, son premier amour, la mort et ces moments révolus trop vite oubliés. Alors si "l'enfance n'est qu'un frisson", la vie est un vrai séisme. L'identification est totale : l'homme est à la fois enfant et animal, grave et désinvolte.

Dans un décor intimiste, celui du cirque et de la bohème, les trois clownesses évoluent, devant leur roulotte, au rythme de leurs sentiments, exaltées. Habitées par la grâce et la passion théâtrale, les jeunes comédiennes défendent impudemment les mots et les maux d'Avron, Zouc, Siméon, Brecht et Flaubert. Leur cirque est à la fois drôle, violent, tragique et dérangeant. Le rire franc vire au jaune quand la poésie se fait le miroir de nos douleurs. La Compagnie de la Passerelle, fidèle à Avignon, mention spéciale à la mise en scène de Michel Bruzat, offre à la banalité de tous les instants une beauté singulière et se joue de tous les petits plaisirs et malheurs de la vie. Incontournable.