Les petites filles modèles

le 22 janvier 2002

Les petites filles modèles

Premier roman réaliste de la comtesse de Ségur, Les petites filles modèles datent de 1858. Portraits d’enfants plus vrais que nature, Camille et Madeleine, Marguerite et Sophie, contemporaines de Cosette et d’Alice, annoncent la petite fille du XXe siècle, qui entendra dire que l’enfant est une person

Avec Elsa Bouchain, Madeleine 7 ans, Selma Delanoue, Marguerite 4 ans, Olga Grumberg, Camille 8 ans, Delphine Zingg, Sophie 6 ans.

À voir à partir de 8 ans

Premier roman réaliste de la comtesse de Ségur, Les petites filles modèles datent de 1858. Portraits d’enfants plus vrais que nature, Camille et Madeleine, Marguerite et Sophie, contemporaines de Cosette et d’Alice, annoncent la petite fille du XXe siècle, qui entendra dire que l’enfant est une personne à part entière.

Niaise, surannée, naïvement moraliste, à tendance sadique, on a tout dit de cette littérature. On a peut-être oublié qu’à travers ses récits, la comtesse de Ségur a merveilleusement décrit le théâtre des comportements enfantins ; et qu’elle fut, à sa manière, porteuse d’un discours iinnovant sur l’éducation féminine. Aucune vélléïté révolutionnaire, mais le souci de former des femmes capables de s’émanciper comme elle le fit elle-même, et d’élever des enfants. Les petites filles modèles sont le fruit conjugué de la république bourgeoise de 1848, du mouvement naissant de l’émancipation des femmes et de l’imminence de l’instruction obligatoire.

Le texte de la comtesse de Ségur a révélé ce que j’en attendais : le récit d’une enfance, pétrie de gênes, de pudeurs et de frustrations. Ce qu’à l’époque, en 1858, on n’appelait pas encore des complexes.

Cette écriture tisse des fils d’enfance mélancolique, de conflits jamais résolus ni avec soi ni avec autrui : les petites filles modèles ne se réconcilient jamais, en fait. Quand il n’y a plus de mots, qu’elles ne peuvent plus parler, elles dansent et rêvent une harmonie possible.

Sophie de Ségur née Rostopchine était une âme slave, elle aussi capable d’une nostalgie facilement ridicule. À traiter avec humour, donc, et avec un nécessaire sens de la dérision : c’est la façon la plus juste de dire le regret de notre enfance perdue.

Cécile Backès

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7 rue Marceau 02700 Tergnier

Spectacle terminé depuis le mardi 22 janvier 2002

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