Contrairement à ses amies "suicidées", Rosalie est là, pleine de vie. Et
pourtant, elle aussi a profondément souffert du syndrome du prince charmant. Rosalie
n'est pas une caricature, c'est un personnage féminin aux prises avec ses espérances,
qui raconte son histoire. Ce qui fait son drame, c'est sa crédulité. Ce qui fait
sa drôlerie, c'est son acharnement et son dynamisme. Ce qui fait son charme, c'est sa
naïveté. Ce qui fait sa beauté, c'est sa sensibilité. Elle évoque les reliefs de sa vie amoureuse où, poussée par Paulette, la copine d’enfance de sa mère, elle s’est jetée à la conquête du sexe tant rêvé.
Mais les hommes se sont révélés décevants, incapables d’exalter ses sentiments amoureux et chacune de ses aventures
aurait bien pu la mener au suicide. C’est méconnaître Rosalie et son tempérament
de bretonne battante.
Elle a résisté et encourage ses congénères féminines à résister comme elle. La seule solution valable à ses yeux : arrêter l’amour. C’est ce qu’elle fait du jour au lendemain ! Et c’est le bonheur.
D’autant plus qu’avec Agathe, la seule copine de sortie qui lui reste, elle s’éclate. Mais un jour où elle l’attend pour sortir, Agathe a du retard. Rosalie l’appelle sur son portable et Agathe lui annonce une nouvelle qui l’accable…
"Marité Blot a offert au public une très belle prestation alternant humour et passages mélancoliques : un beau regard sur la vie moderne où les célibataires sont deplus en plus nombreux(ses)". Le Télégramme
Mélo dit d'amour
Le syndrome du prince charmant a la vie dure. Prenez Rosalie. Contrairement à ses amies “suicidées“, elle s’accroche, afin de trouver l’élu de son cœur. Passionnée, sensible, amoureuse de la vie, naïve et tellement confiante, la jeune femme ne désespère pas, tenaillée par une foi inébranlable : un jour, c’est sûr, elle rencontrera le grand amour. En attendant, la drôlesse nous relate son histoire, comme à des potes de toujours. Ses émouvante tentatives pour ne pas craquer, ses improbables espérances, sa marche forcenée pour grapiller quelques vitamines de bonheur et la désillution qui lui fait place chaque jour, dans une société cannibale où le paraître prime sur l’être. Sa vie ressemblerait à un mélo pur jus dénué de tout intérêt, s’il ny avait l’immense talent de Marité Blot à nous raconter toute l’humanité de femmes ordinaires. On rit, on s’émeut, souvent à revers par ce festival d’autodérision et d’humou qui nous plonge dans le bouillon de la vie avec une générosité rare. La (bonne) surprise vient de la comédienne qui fait plus que remplir son contrat : elle insuffle à son personnage force et fragilité, fait palpiter le spectacle à l’unisson du désarroi qui l’habite. Cette histoire de cœur fêlé écrite à trois mains (Philippe Sollier, Marité Blot et Marie Lefébvre) nous renvoie, in fine, à notre propre solitude. Malgré quelques maladresses, sourd une émotion sincère. Pas gai ? Non, mais d’une vitalité criante. Frénétiquement mis en scène par Philippe Sollier, cet étonnant one-woman-show a des allures de mini-odyssée humaine poignante et drôlatique, entre rires et chaire de poule.
Myriem Hajoui 17/09/2001
26, rue Fontaine 75009 Paris