Brève histoire d’une montée en scène
Premiers symptômes
De la selle à la scène
Dans la cour des grands
Parole tenue
A 37 ans, Nicolas Canteloup, monte la dernière marche d’une scène à laquelle il se destinait depuis toujours. Qui c'est ce Canteloup ? Vous aimez les imitateurs, ça tombe bien Nicolas Canteloup est imitateur. Personne n'est parfait. Aux guignols de l'info, il est Barthez, Virenque, Nelson Montfort, Jacquet, Pierre Fulla. Vous n'aimez pas les imitateurs ? Ca tombe bien Canteloup n'est pas qu'imitateur. C'est un personnage à lui tout seul. caché depuis bientôt 7 ans dans le loft des Guignols, pour ne pas faire d'ombre à Chirac, il ose enfin sortir. Et il a eu raison d'attendre. Il n'entre pas en scène, il la dévore. A croire qu'il a toujours voulu habiter là.
Les choses auraient sans doute été différentes si les parents du jeune Nicolas ne s’étaient pas évertués à l’emmener aux spectacles comiques, en particulier ceux de Bernard Haller et d’Alex Métayer. Il riait, bien sûr. De bon cœur, même. Mais surtout, il était fasciné par le fait qu’une personne seule parvienne, pendant plus d’une heure, à captiver l’attention de 200 ou 300 autres. Dès ce moment, il se jura que, lui aussi, un jour, réussirait ce tour de force. Son premier triomphe dans un radio-crochet local et le succès d’estime que lui valait, auprès de ses petits camarades, sa capacité à imiter leurs professeurs, l’encouragea évidemment à persévérer dans cette voie.
Mais la vie est pleine d’imprévus. Il suffit que Nicolas se prenne de passion pour les chevaux, rêve d’une carrière de champion hippique, et on le croit, un moment, perdu pour le monde du spectacle. C’est sans compter sur le Club Méditerranée. Recruté en 1991, il se fait moniteur d’équitation le jour et irrésistible animateur du Monitors’ Show le soir. Bonne manière d’acquérir ses galons d’imitateur chevronné. Aiguillonné en particulier par François Bernheim, Nicolas se sent prêt pour tenter l’aventure parisienne. Fin 1993, il remplace au pied levé, un artiste défaillant au cabaret Le Dagobert (Porte de Clichy). Il en devient aussitôt l’un des artistes vedettes internationales.
Le 13 novembre 1995, Nicolas Canteloup entre pour la première fois dans les locaux de Canal Plus. Il se dit que la chaîne a décidément fait les choses en grand pour l’accueillir. Renseignement pris, les flonflons ne sont pas pour lui. Il s’agit plutôt de fêter l’anniversaire de Philippe Gildas. Qu’à cela ne tienne : il est venu faire sa première imitation pour les Guignols, celle de Nagui, dont la marionnette venait tout juste d’être crée. Baptême du feu réussi, qui lui vaut les félicitations d’Yves Lecoq. Depuis, il faut dire qu’il a pris ses aises au sein de l’équipe. C’est que les personnages dont il assure les voix ne sont pas pour rien dans les succès récents des Guignols : Virenque, Barthez, Jacquet, Cabrel, Monfort, Fulla … c’est lui. Pour certains, il a d’ailleurs été à l’origine de leur entrée dans le team des Guignols.
Le moment est donc venu pour Nicolas de tenir parole. A son tour, il va se produire seul sur scène. En attirant le public sur son nom et sans se cacher derrière des marionnettes. Un rendez-vous qu’il a préparé comme un nouveau départ. Pour lui, mais peut-être aussi pour l’imitation. Avec son spectacle, il veut la faire sortir du simple domaine de la performance, et l’utiliser plutôt comme un effet spécial qui vient enrichir le spectacle et les sketches. Bref, il monte en scène. Et il est bien décidé à ne pas faire le voyage pour rien.
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