Dans le cadre du Festival d'Automne à Paris.
« Peler, muer, se défaire de ses possessions, voilà des préparations pour une nouvelle vie », écrit Meg Stuart alors qu’elle répète encore VIOLET, sa nouvelle création.
« Des questions sont posées, à propos de l’adaptation, de régénération et du destin. Elles se posent dans un atelier, un lieu de travail, une hutte de sudation, sans prendre d’emblée conscience du résultat ». VIOLET est une énigme, une pièce sans trame narrative, dont le titre évoque une fleur, une couleur, un prénom. « C’est probablement l’une de mes pièces les plus abstraites », avoue Meg Stuart.
Les cinq danseurs ne quittent jamais la scène et sont immergés dans un paysage mental pour faire un voyage intense, physique et sans issue, comparable à un « trip » sous drogue, une hallucination. « J’ai travaillé sur l’énergie, les connections », dit Meg Stuart qui s’est intéressée à l’alchimie et ses symboles, a lu des textes sur le chamanisme, s’est nourrie du travail d’artistes comme Carsten Höller, auteur d’une installation sur les champignons hallucinogènes.
« L’art est une sorte d’alchimie, on combine des éléments, c’est un processus au cours duquel on peut se transformer ». Pas de mots, seulement un travail subtil de la voix couverte par le son de la batterie et une musique électronique jouée live, des vibrations traversent les corps comme dans un concert de rock.
Contrairement à Do Animals Cry (2009) qui parlait des rôles au sein de la famille, VIOLET ne s’appuie pas sur des personnages mais sur des personnalités, cinq voix individuelles très fortes qui plongent dans les profondeurs de leur conscience.
Production Damaged Goods (Bruxelles).
Chorégraphie, Meg Stuart
Musique en direct, Brendan Dougherty
Place Georges Pompidou 75004 Paris