Morton Feldman - For Philip Guston

le 18 novembre 2016
4h30 sans entracte

Morton Feldman - For Philip Guston

  • De : Morton Feldman
  • Avec : Hermann Kretzschmar, Dietmar Wiesner, Reiner Römer
Le trio For Philip Guston (1984) marque la dette de Morton Feldman à l’égard du peintre qui fut son ami. L’art de Feldman – cet art patient que le compositeur aimait à comparer au tissage des tentures et tapis du Moyen-Orient – s’y déploie dans toute sa quintessence.

Chaises longues et couvertures à disposition.

L’amitié que le compositeur américain Morton Feldman (1926-1987) entretint avec le peintre Philip Guston prit fin soudainement en 1970, au moment où Guston emprunta la voie de la peinture figurative, tournant esthétique que Feldman, grand passionné d’art abstrait, ne lui pardonna jamais. Ce n’est que dix ans plus tard, à la mort du peintre, que le compositeur entrevit la part de liberté radicale qui avait présidé au geste de Guston.

« Il a cessé de se poser des questions », dira Feldman, devise qu’il reprendra à son propre compte en poussant à l’extrême son penchant pour l’étirement du temps musical. Faisant suite aux cinq heures et trente minutes du second Quatuor à cordes (1983), le trio For Philip Guston (1984), dont le titre marque la dette à l’égard du peintre, s’étend sur une durée dépassant les quatre heures. L’art de Feldman – cet art patient que le compositeur aimait à comparer au tissage des tentures et tapis du Moyen-Orient – s’y déploie dans toute sa quintessence.

L’instrumentation reprend la combinaison de Why Patterns (1978) et Crippled Symetry (1983) : le piano, le célesta et les percussions à clavier (vibraphone, glockenspiel, cloches tubulaires) forment un complexe de résonances à la surface duquel viennent se loger les notes éparses de la flûte. Flottant dans l’apesanteur d’une écriture rythmique complexe, les « objets sonores » se juxtaposent et se répètent dans des variations et déplacements à peine sensibles.

Attentif aux qualités sensuelles de son matériau, le compositeur se plaît à extirper tout le suc d’un accord répété, ou à dégager les multiples visages d’une ébauche mélodique, ainsi ce motif à quatre notes qui ouvre la partition. Selon lui, « les sons sont destinés à respirer, et non pas à être mis au service d’une idée ».

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Spectacle terminé depuis le vendredi 18 novembre 2016

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