Entrez ! Entrez ! Venez découvrir le Congrès Merveilleux : le plus petit Cirque Prétentieux, la Ronde du Carnaval, le Visage Vertige, le Rouleau de l’Evolution, les Ronds Perpétuels, le Ruban sans Fin… Une étonnante collection de ronds, rouleaux et autres roulis du monde !
Quatre saltimbanques, à l’élégance décalée, mènent la ronde. Ils jouent de la musique, mentent hardiment et joyeusement, comme des bonimenteurs, et vous racontent l’histoire d’un étourni, un homme qui rassembla, de cirques en carnavals, de foires en casinos, cette étrange collection (ni finie ni pourtant infinie, comme toute collection).
Etourni, il l’était devenu le jour où il avait senti la terre tourner sous ses pas. Dès lors, il ne cessa d’être étonné, étourdi par le tournis du monde. Inguérissable vertige car, sur notre globe, ce n’est pas en s’arrêtant qu’on cesse de tourner. Vous serez peu à peu entraînés dans leur cercle, invités à tracer votre propre dérive dans la géographie des fictions dontils vous étourdissent, vous émerveillent. Le but du voyage n’est-il pas le voyage lui-même ?
J’en ai fait plusieurs et continue à prendre plaisir à les jouer. Cette pratique théâtrale m’a beaucoup appris. Elle permet un rapport tout autre avec le spectateur que celui imposé, rigidifié, par une salle de théâtre : elle réjouit sa curiosité, son attention. Le parcours dont la scénographie peut s’adapter à des espaces hors des murs du théâtre, permet ainsi d’aller à la rencontre de publics qui ne vont pratiquement jamais au théâtre.
Le texte est un véritable puzzle de courts récits poétiques, dialogues absurdes, digressions burlesques, vaste « tournis de la langue » dont la dérisoire ambition est de conter le périple d’un homme qui un jour a senti la terre tourner sous ses pas, et qui ne cessa dès lors d’être étonné, étourdi par le « branle » du monde. Le titre même de ce spectacle, Ni fini ni infini, évoque le fait qu’une collection, pour celle ou celui qui l’assemble,n’est ni jamais finie ni pourtant infinie. Mais n’est-ce pas aussi le sort de toute oeuvre ?
Comme lors des précédents spectacles, le travail plastique et graphique occupe une grande place dans l’élaboration de ce spectacle. J’aimerais qu’il soit vécu par le public comme un entre-deux : entre représentation théâtrale et exposition commentée.
Les objets sont de factures très diverses : machineries déroulant des rouleaux peints ou dessinés, images projetées, ombres... Ces objets sont placés dans des dispositifs mobiles, meubles sur roulettes, permettant aux acteurs de les mouvoir. Ils comportent un éclairage intégré. Toute la lumière du spectacle est issue de ces dispositifs. Le spectacle aura ainsi une autonomie technique donnant la possibilité de le jouer aussi bien dans des salles équipées que dans des lieux non destinés au théâtre.
Bien évidemment, ces dispositifs ne sont ni des décors ni des accessoires mais des partenaires de jeu des comédiens. Ils développeront sous des formes diverses la thématique du rond, du cercle, de la piste, du rouleau, du manège, bref, celle du tournis du monde.
Pour concevoir ce spectacle j’ai tenu à regrouper à nouveau l’équipe qui avait fait de la création Le montreur d'Adzirie en 2005, un moment riche et fort de complicité (Hervé Lelardoux, Claude Couffin, Bertrand Lemarchand, Ludovic Billy, Aurélie de Cazanove). Mais j’ai aussi fait appel à François Smolavec qui j’ai joué, avec jubilation, dans plusieurs des spectacles du Théâtrenciel, ainsi qu’à Frédéric Pickering, vidéaste, pour la réalisation du film.
Roland Shön
" [...] Shön est un poète. Tout son univers repose sur la vision très personnelle, à la fois précise et informelle, qu’il a des mondes qu’il invente. " Théâtre en Normandie. François Vicaire, décembre 2008.
" La dernière création de Roland Shön, continue de nous emmener sur des chemins totalement inconnus. C’est à la fois l’avantage et le risque avec le Théâtrenciel : le public pénètre en terre d’invention(s)… Roland Shön ne souhaite finalement qu’une chose : nous faire comprendre le monde qui nous entoure, mais il a sa manière. " L’Ardennais, septembre 2009.
" [...] Zigzaguant d’une expression à l’autre, parassemblage, collage ou associations d’idées, Roland Shön dessine un théâtre qui emprunte des chemins de traverse pourne jamais se laisser enfermer. " Dominique Duthuit, Mouvement, septembre 2009.
" De l’évasion, envers et contre tout. Une douce extravagance, loin des sentiers battus mais à fleur de vie et d’humanité. " Véronique Leblanc, Dernières Nouvelles d’Alsace, mai 2010.
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