Née en 1975, Olga Pericet s’est rapidement imposée comme une innovatrice. Son style lui a d’ailleurs valu le prix MAX de la meilleure danseuse principale en 2015. Très plastique, le spectacle qu’elle propose ici avec cinq musiciens et chanteurs se joue des codes. Tantôt fleur dans ses tutus et volants, tantôt revêtant l’habit de lumière, la danseuse invite à un voyage personnel où l’onirique côtoie le quotidien, comme cette séance d’ouverture dédiée à la chaussure. L’équilibre entre musique et danse ajoute à la qualité de la représentation. La belle endormie qui manie aussi bien les castagnettes que la bata de cola, est allongée à même une table. La musique parviendra-t-elle à la réveiller ?
Ombres et lumières : les ambiances se transforment pour laisser apparaître une femme solitaire ou joueuse embarquée dans un duo ludique où seules résonnent les frappes. Tout à la fois sculptural avec des scènes qui sont de véritables tableaux, mais aussi débridé lorsque la danseuse s’offre des échappées belles, le spectacle laisse une vive impression, marquant la rétine comme le rouge orangé des costumes.
Rendez-vous désormais incontournable des aficionados, la Biennale d’art flamenco proposée conjointement par Chaillot et la Biennale de Séville souffle avec fierté sa quatrième bougie. Toujours soucieuse de proposer au public l’éventail le plus ouvert des flamencos, cette biennale se caractérise par la rencontre d’artistes venus d’univers et de cultures en apparence très éloignés.
C’est par exemple le cas d’Eva Yerbabuena qui, après un voyage au Japon, a intégré à son spectacle le chant d’Anna Sato, ou encore avec ce melting-pot détonant qu’est la réunion sur un même plateau de Marie-Agnès Gillot et d’Andrés Marín sous le regard de Christian Rizzo. Les tenants d’un flamenco plus traditionnel sont toujours présents. Certains, identifiés jusqu’à présent comme interprètes, tels David Coria ou Ana Morales, vont faire leurs premiers pas de chorégraphes.
1, Place du Trocadéro 75016 Paris