Le sillon noble de ce fleuve a irrigué l’histoire d’une Allemagne en quête d’identité. Les Romantiques y ont retrouvé le chant ensorcelant de la Loreleï, la puissance sombre des châteaux médiévaux, la lutte physique - et métaphysique- entre l’eau et les montagnes…
Aucun fleuve n’a charrié autant d’histoires, de légendes, de rêves. Schumann lui dédiera sa Troisième Symphonie en 1850, en la sous-titrant Épisode d’une vie sur les bords du Rhin ; d’une grande poésie, cette partition sonne comme un hommage presque solennel à la Vieille Allemagne. Trois ans plus tard, Schumann tentera de mettre fin à ses jours en se jetant dans ce fleuve.
Le jeune Brahms, considéré comme son disciple, veillera Schumann jusqu’à sa mort, en 1856, avant d’entreprendre lui aussi un voyage sur le fleuve mythique la même année. Son Concerto pour piano, composé en 1858, porte en lui quelques échos de ce drame. Il conserve par exemple les traits de la Troisième Symphonie de Schuman : perpétuellement mouvante, dotée d’une écriture sinueuse et d’une harmonie très ondoyante.
Johannes Brahms :
Concerto pour piano n°1 en ré mineur op. 15
Robert Schumann :
Symphonie n°3 en mi bémol majeur, dite « rhénane » op. 97
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