Tout comme Beethoven, Anton Bruckner a composé neuf symphonies. Elles s’inscrivent toutes dans des dimensions monumentales qui font de ces œuvres de véritables cathédrales de musique. Tout y est grandiose : la taille de l’orchestre, réunissant souvent une bonne centaine de musiciens ; la part donnée aux cuivres, qui éclatent en grands crescendos ; les nuances, toujours croissantes et culminant dans des sommets extatiques.
La Symphonie n° 8 a demandé trois ans de travail acharné avant d’être acclamée lors de sa création à Vienne en 1892. Surnommée « symphonie du destin » – car elle est dans la même tonalité que la Symphonie n° 5 de Beethoven au début de laquelle le Destin serait censé frapper à la porte (le célèbre « pompompompoooooom ») –, la Huitième Symphonie de Bruckner sonne plus comme un hymne spirituel. L’auditeur se sent entraîné dans un vaste mouvement ascendant et mystique : le temps suspendu se dilate grâce à la puissance de l’orchestre, créant presque une forme d’extase.
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