La soprano Patricia Petibon a plus d’un tour dans son sac musical, on le sait bien. Espièglerie et virtuosité peuvent faire excellent ménage pour cette chanteuse d’exception, qui parcourt les œuvres en butinant les joyaux qu’elle y découvre. Chez Haendel elle est évidemment à la fête : la voix règne en maître dans le cœur du plus baroque des compositeurs…
Mais qu’on ne s’y trompe pas, Patricia Petibon est aussi passionnée des plaintes incomparables des opéras de Haendel. Ce sont elles qui laissent les pages les plus émouvantes de l’opéra italien du XVIIIème siècle, tant la palette des sentiments amoureux a été exploitée avec passion par le compositeur, pour en extraire les inflexions les plus éloquentes, les soupirs les plus désarmants, les larmes de sang qui touchent au cœur trois siècles plus tard…
Avec Giulio Cesare en 1724, Haendel entre dans une période florissante de son écriture d’opéra : il a trouvé un équilibre entre la virtuosité extraordinaire de ses premières œuvres, et les grandes scènes dramatiques qui vont maintenant structurer les chefs-d’œuvre qu’il va donner à la scène musicale anglaise durant trois décennies. 1735 : en cette année éblouissante de création, Haendel donne deux premières à Covent Garden : Ariodante en janvier, puis Alcina en avril, qui s’enchainent dans une vision du pouvoir médiéval totalement dédiée aux sentiments de ses héros. Voici donc trois chefs-d’œuvre absolus, trois aboutissements de l’opéra à l’italienne, un bouquet de héros antiques, de magiciennes médiévales, de souffrances entre deux combats, de trahisons et d’infidélités, de furies qui donnent à Haendel la matière à des arias entrés dans l’histoire.
Il est pour ces occasions servi par des chanteurs de premier plan qui font courir Londres : les sopranos Francesca Cuzzoni, Anna Maria Strada del Po et Margherita Durastanti rivalisent devant les castrats Senesino et Carestini.
Ce sont de ces trois opéras magnifiques que Patricia Petibon tire un programme à la gloire de Haendel, en compagnie du Venice Baroque Orchestra dirigé par Andrea Marcon, avec lesquels elle a déja enregistré Rosso et Nouveau Monde.
Francesco Maria Veracini
Ouverture VI in G minor - Allegro, Largo, Minuetto, Allegro
Georg Friederic Haendel
Dì, cor mio, quanto t'amai (Alcina)
Volate amori (Ariodante)
Antonio Vivaldi
Sinfonia in C major extrait de La Senna festeggiante, RV 693
Allegro, Andante molto, Allegro molto
Georg Friederic Haendel
Piangerò la sorte mia (Giulio Cesare)
Neghittosi, or voi che fate ? (Ariodante)
Georg Friederic Haendel
Concerto grosso in B flat major, Op. 3, n. 2, HWV 313
Vivace, Largo, Allegro, Moderato, Allegro
Ah ! Mio cor (Alcina)
Ouverture d’Ariodante, HWV 33
Vezzi, lusinghe e brio (Ariodante)
Chaconne extrait de Terpsichore, HWV 8b
Tornami a vagheggiar (Alcina)
Château de Versailles, Place d'Armes 78000 Versailles
Entrée par la Grille d’Honneur. L'accès aux salles se fait par la Cour d'Honneur Porte B.
Voiture : Par l’autoroute A13 et A86, sortie Versailles Château.