Sous ses airs de vaudeville, la pièce Popper de Hanokh Levin nous embarque dans un drame conjugal, amical, humain… elle nous fait réfléchir sur la solitude, le couple, l’amitié et à les voir jouer on rit de nous.
Alors que Shvartziska se cure le nez, son mari Shvartz entre et demande à embrasser le doigt dont elle vient de se servir, un doigt qu’elle a eu à peine le temps de cacher derrière son dos. Gênée, Shvartziska refuse et Shvartz qui ne comprend pas s’en offusque. Paniquée, Shvartziska demande de l’aide à Popper, l’ami du couple, ce qui met Shvartz dans une terrible colère au point de souhaiter la mort de Popper.
Sous ses airs de vaudeville, la pièce Popper de Hanokh Levin nous embarque dans un drame conjugal, amical, humain… elle nous fait réfléchir sur la solitude, le couple, l’amitié et à les voir jouer on rit de nous.
Camille de Preissac est venue me proposer de mettre en scène Popper en juillet 2019. J’ai reconnu dans cette pièce la fantaisie délirante de son auteur, sa manière élégante de nous malmener, nous les Hommes avec nos caractères insensés. Pourtant j’étais bien loin d’imaginer alors que son sujet allait rencontrer l’actualité l’année d’après! Ni que cette pièce qui dénonce nos vilains penchants écorcherait à ce point nos sociétés bâties sur la comparaison, la concurrence ; sur la performance.
Hanokh Levin traite du couple et de l’amitié, de leur bonheur fragile sans cesse vérifié dans le regard des autres. Un bonheur jaugé à l’aune du bonheur d’autrui, qui n’existe qu’à condition qu’il y ait plus petit, plus seul, moins aimé. Un bonheur, un seul possible! Evalué selon des critères uniformes et arbitraires. Et dans cette course où la raison ne prend pas part, tout est affaire de premier de la classe.
Marie Frémont
39, rue Broca 75005 Paris