S’il est une chose que le Quatuor Diotima aime, c’est la mise en perspective : mise en perspective de la création et du répertoire, des périodes et des compositeurs. Ici, c’est d’impressionnisme qu’il s’agit : de ses prémices — à l’instar du Quintette avec piano en fa mineur (1880) de Franck, que l’on peut entendre comme une esquisse ou une annonce de sa fameuse Sonate pour violon (1886), et que Debussy admira dès sa création — à ses sommets — et le Quatuor à cordes en fa majeur de Ravel en est un, indubitablement, à propos duquel Debussy, toujours lui, écrivit : « Au nom des dieux de la musique, et au mien, ne touchez à rien de ce que vous avez écrit de votre Quatuor » — et jusqu’à ces lointaines résonances.
En guise de résonance, justement, les Diotima nous proposent la création française de la sixième partition pour quatuor du grand compositeur japonais Toshio Hosokawa, Distant Voices.
« Une mélodie très simple se cache dans l’arrière plan, écrit le compositeur. Cette mélodie (qui incarne les voix distantes) se joue à un tempo extrêmement lent, tandis que les notes qui la composent se teintent chacune d’une texture spécifique, par un processus de désassemblage et de dissociation des modes de jeu. Dans la vie de tous les jours, nos voix intérieures se cachent derrière nos habitudes. L’acte de composition est pour moi une manière de les redécouvrir, de les spatialiser et de les inscrire au sein du temps musical. »
Au programme :
Toshio Hosokawa : Distant voices (création française)
Maurice Ravel : Quatuor à cordes en fa majeur, op. 35
César Franck : Quintette pour piano, deux violons, alto et violoncelle en fa mineur
37 bis, bd de la Chapelle 75010 Paris