Né le 12 avril 1936, Frankétienne a déjà produit plus d’une trentaine d’ouvrages.
« Colosse isolé dans son bunker de mots de Port-au-Prince, Frankétienne écrit, écrit, écrit et crie. Il chante, il dessine, il peint. Il édite et publie ses œuvres. Il les diffuse et les vend. Il est le colporteur infatigable d’une œuvre double, triple, surabondante. Une œuvre spirale à la schizophrénie avouée, revendiquée. » Bernard Magnier
Poète, dramaturge, romancier, comédien et peintre, Frankétienne est un artiste complet. Enseignant et directeur d’école pendant de nombreuses années, il fonde en 1968 avec René Philoctète et Jean-Claude Fignolé « la Spirale », qui prône l’art total en mélangeant les genres romanesque, théâtral et poétique, et qu’il a illustré avec Ultravocal en 1972. « Spirale. À tort on a parlé du « spiralisme », mais avec cette terminaison en « isme » on s’enferme dans un nouveau système. L’idée de spirale en tant que forme d’expression de la pensée, c’est essentiellement le refus du linéaire pour une libre expansion de sa pensée au gré de l’imaginaire », (article sur Frankétienne, dans Haïtiens aujourd’hui, juillet 2003).
Infatigable inventeur de mondes, expert en dynamique syntaxique et pyromane lexical, Frankétienne a publié en tout plus d’une trentaine de titres, en français et en créole. Chacune de ses œuvres est ancrée dans l’histoire contemporaine haïtienne.
« Né le 12 avril 1936, je suis un bélier rebelle, opiniâtre et têtu. Marginal irrécupérable.
Éternel insoumis. Je naquis en ce dimanche de Pâques dans la rumeur babélienne et chaotique d’un rara explosif.
Initié dès ma naissance aux brûlures rougeoyantes du zinglin, j’allais devenir beaucoup plus tard un artiste écrivain zinglindor, massacrant allégrement les formes, les couleurs, la syntaxe et les normes esthétiques traditionnelles.
Dérangeur infatigable, saccageant les remparts derrière lesquels sommeillent les mazorats, les impuissants, les paresseux et les débiles, j’apporte le scandale pour secouer les dormeurs, réveiller les inconscients et faire chier de rage diarrhéique les hypocrites et les jaloux.
Joyeusement, je voyage à l’intérieur d’un labyrinthe, lieu privilégié des catastrophes lumineuses. »
Autoportrait de Frankétienne, publié dans le Nouvelliste, 24 janvier 2004, transcrit par Daniel Pujol.
source : Editions Vents d'ailleurs - juin 2014
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
Le Tarmac, Paris
TILF, Paris
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