Comédien sur le retour, voire déjà revenu de certaines choses, Alain Lagneau fête avec le spectacle en 2008 de l'Interview ses 30 ans d’un parcours théâtral des plus métissés.
Issu d’un milieu prudent, il subit dès les années 70 une phase "D’accord pour le théâtre mais passe ton bac d’abord", ce qu’il fait, puis une période "J’espère que tu as gardé un vrai travail à côté" qui l’amène à enseigner des choses à des enfants qui n’en demandaient pas tant. Le soir, toutefois, il file retrouver Molière, Obaldia, Tchekov, Courteline et autres troublions sur tous les plateaux qui veulent bien l’accueillir.
A force de mauvaises fréquentations (Corneille, Racine, Anouilh, mais aussi Vian, Woody Allen et Tenesse Williams s’y sont mis), de stages et de formations diverses (Mime, cirque, yoga, cascade, électricité générale), il détourne son rôle d’éducateur pour tout enseigner par le théâtre. Tout y passe et la passion finit par déborder : il crée alors ses premiers ateliers théâtre avec des enfants, dont certains resteront même pervertis à jamais et se vautrent actuellement dans l’intermittence – du spectacle s’entend.
De plein temps en mi-temps, puis en plus de temps du tout, la vérité s’impose ce sera le théâtre ou rien. Le rien l’ennuie. Mais ce n’est pas le seul mal qui le ronge : l’écriture le tient (Al, La Bascule, Hors les Murs, en tout une dizaine de pièces dont certaines en tournées depuis plusieurs années) et l’amène aux coopérations les plus inattendues pour un ancien khâgneux : arthérapie, prévention, thérapies congnitivo-comportementales, spectacles équestres, addictologie et même films d’entreprise, osons l’avouer.
Rien ne l’arrêtant, il touche à la pub, au cinéma devant et derrière la caméra, il finit par avoir ce qui lui pendait au nez : il se retrouve à diriger la compagnie Acthéâtre, dont la vocation est de mettre les arts dramatiques au service de toutes les actions de terrain, en milieu précaire comme en prison, dans les services sociaux comme dans les théâtres de tous bords ou encore dans le milieu médical. Après tout, c’est bien fait, il n’avait qu’à pas commencer.
Sa passion : mettre le théâtre à la portée du spectateur, simplement, avec une forte propension à ne pas respecter les usages, les normes ou les convenances. Autant dire que le rôle de Brassens n’est qu’à peine une composition, si ce n’est au niveau physique : Brassens, lui, était mince.
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
Café de la Gare, Paris
Le Funambule Montmartre, Paris
Le Funambule Montmartre, Paris