Anaïs Nin a vingt-huit ans, elle est mariée à un banquier et vit à Louveciennes dans la banlieue de Paris lorsqu’elle rencontre Henry Miller, de douze ans son aîné. Elle tient son journal depuis l’enfance, ce fameux Journal qui la rendra célèbre plus tard et elle vient de publier D.H. Lawrence : une étude non professionnelle. Quant à Henry Miller, arrivé depuis peu de New York, il s’apprête à lancer sa première bombe : Tropique du Cancer. C’est le début d’une folle passion, d’un amour d’autant plus puissant qu’il semble impossible.

Dans ce spectacle, conçu à partir des journaux d’Anaïs Nin et des images de la vidéaste Véronique Caye, Alexandrine Serre aborde la complexité du processus de création décliné au féminin. Ce spectacle interroge les formes de représentation, les confronte aux mots et à l’imaginaire d’Anaïs Nin et vient éveiller les sens.

Entre confidences de l’instant et retour dans le passé, Anaïs Nin dévoile au public une personnalité sensible et complexe, telle une effeuilleuse cellulaire : orchestration dirigée par la présence du Nu descendant l’escalier de Duchamp, peut-être ?

Abandonnée par son père à l’âge de neuf ans, Anaïs Nin n’a de cesse d’idéaliser et de désirer cette figure paternelle. Sans compromis ni détours, elle raconte leurs retrouvailles 20 ans plus tard et son histoire d’amour avec son père : un désir incestueux réciproque et partagé...

Très librement inspiré d’Inceste : Journal de l’amour, 1932-34 d’Anaïs Nin, le spectacle Mon enfant tu dois mourir livre le récit d’un avortement réalisé volontairement à six mois de grossesse. Au-delà de la douleur physique, il y raconte les questionnements intimes qui traversent l’auteur. Une mise en scène toute en délicatesse pour un texte plein d’audace et d’une grande rareté.

Deux voix, deux corps féminins jouent Anaïs Nin…