Dramaturge, metteur en scène et pédagogue de théâtre, Anne Sicco est d’abord une femme de vision, profondément reliée au mouvement surréaliste et à l’utopie qu’il a représenté.
C’est à Marx Ernst qu’elle a emprunté le titre du tableau « L’Oeil du Silence ». A travers un battement des paupières, imperceptible, s’opère une ouverture vers le monde, puis une fermeture sur soi, mais sur fond d’extrême attention portée au réel et au devenir du monde contemporain.
Anne Sicco est née à Cahors. Son enfance, à Paris, lui fait découvrir l’ écriture par son père, professeur de Lettres. Adolescente, le théâtre est l’occasion de sorties familiales. Au T. N. P., tout se mêle : Vilar, Brecht, le grand rassemblement populaire du public fervent, le jeu de l’illusion et du masque, de l’être et du paraître. L’œuvres est transmise au public par un passeur, le comédien. A dix-neuf ans Anne Sicco rencontre le mime Marcel Marceau, et découvre, à travers lui, la poétique du silence et de l’invisible. En 1976, alors que l’ère de la communication arrive à grandes enjambées, celui-ci, directeur de l’École internationale du Mimodrame, lui confie la direction de la classe expérimentale. Elle se met alors à explorer le silence et l’écriture des corps et fonde sa compagnie "d’art et d’essai" Le théâtre de la Sphère.
Huit ans plus tard, alors que la compagnie diffuse ses créations sur les grandes scènes européennes, Anne Sicco quitte Paris pour s’installer avec
sa troupe d’abord en Italie à Florence, puis à Anglars-Juillac dans le département du Lot.
Elle fonde avec François Klère L’œil du silence. Très tôt, la compagnie
dresse le constat d’une réelle obligation d’interrogation de ses propres conditions de travail pour pouvoir interroger, à son tour, la manière de
faire du théâtre. Pour continuer d’expérimenter, en s’associant à des artistes dégagés de la pression du succès à tout crin, pour, surtout,
rompre avec des méthodes devenues barrières, s’assurer une plus grande liberté de création et de rencontres, affirmer la nécessité de s’inscrire
dans un espace temps où le public n’est pas considéré comme un consommateur de spectacle.
Conjuguant création, formation et recherche, la compagnie continue de présenter ses créations en France et sur les grandes scènes européennes avec successivement : La Mémoire des femmes, Les Cargos du crépuscule, Abymes, Immemoriam, Ether-je...
Hantée par l’encre et par la langue, Anne Sicco signe ensuite Le Gardien de nuit, La Mélancolie des Anges, C’est l’aube, Mélancolia II, Le Saut dans l’ombre, L’Amour noir, La Fenêtre et le Sablier, Déserts ou Les sept rêves de Sarah, Lits de neige...
Depuis quelques années, Anne Sicco met également en scène les pièces d’auteurs. Elle s’intéresse à la fois au patrimoine littéraire (Euripide, Dante, Shakespeare, La Fontaine...) et aux auteurs dramatiques contemporains (Bond, Müller, Bonal, Trolle, Deutsch).
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
Salle Balène à Figeac, Figeac
Espace François Mitterrand à Figeac, Figeac
Festival de Figeac, Figeac