Giovanni Mirabassi est né en 1970 à Perugia (Italie). Attiré par le piano familial, dès qu'il a pu tenir debout il est naturellement allé vers cet instrument. Bien que son père soit un amateur de musique " il joue du piano, de la guitare, de l'accordéon, il chante... " , on a longtemps dissuadé Giovanni de devenir musicien et ce jusqu'à l'âge adulte !
Ce n'est qu'à l'âge de seize ans qu'il a pris ses premiers cours, auprès de Ramberto Ciammarughi qui lui a fait découvrir le milieu du jazz. Auparavant, il a donc appris de façon autodidacte : " Je dois dire que j'ignore, comme beaucoup d'entre nous, comment je m'y suis pris. J'ai commencé à " jouer avec " le piano. Quand j'étais petit, je m'amusais à créer les ambiances sonores de mes jeux, alors, si je jouais aux indiens, ils poussaient des cris aigus, les chevaux faisaient un son sourd et court, les coups de feu étaient courts, mais pour les coups de canon j'utilisais la pédale, et ainsi de suite. Je faisais cela même lorsque je savais déjà organiser les notes entre elles et jouer des mélodies. "
Giovanni Mirabassi a commencé à jouer en public assez tôt, avec d'autres musiciens plus expérimentés que lui : " J'ai vraiment appris sur le terrain. J'ai ensuite rencontré un grand pianiste classique à Paris, avec lequel j'ai aussi pris quelques cours, mais ce sont les rencontres humaines plus que les cours en tant que tels qui ont changé ma vie. Je ne suis vraiment pas sorti de l'académie... "
S'il est une chose certaine, c'est la détermination de Giovanni Mirabassi à être pianiste : " J'ai toujours voulu être pianiste, j'ai exercé pléthore d'autres professions... Assureur, représentant de trousseaux de mariage, serveur, représentant international, interprète, veilleur de nuit, gérant, et j'en passe. J'ai aussi fait beaucoup d'autres musiques que la mienne, en accompagnant de la chanson, en enregistrant pour toutes sortes de disques, du zouk à la techno. "
Giovanni Mirabassi ne saurait dire précisément quel fut le " déclic " de sa carrière : " C'est une question un peu délicate. Le talent est une question de chance, je ne sais exactement si on naît avec, ou si ça se joue dans les premières années de vie, mais quoi qu'il en soit, on ne choisit pas d'en avoir, et ce que ce soit pour la musique ou le tricot... En revanche on choisit de faire une carrière, et il faut beaucoup de volonté pour y arriver, une sorte d'entêtement aveugle, et je pourrais même dire que c'est une maladie, ou plus exactement une thérapie. "
Entêtement payant, puisqu'en 1996 il enregistre son premier " vrai " disque : " Il s'agit d'un album en duo avec un contrebassiste qui s'appelle Pierre-Stéphane Michel, et avec Flavio Boltro invité sur deux titres. Nous avions auto-produit les bandes, et on avait trouvé une petite licence chez un label indépendant, Pan music " . Entêtement payant encore, puisqu'en 1996 il gagne le prix du meilleur soliste du concours d'Avignon Tremplin Jazz.
Selon Giovanni Mirabassi, l'élément important de sa carrière est la rencontre avec son producteur actuel, Philippe Ghielmetti de sketch. Ainsi, il a produit tout d'abord le disque Architectures, trio avec Daniele Mencarelli (contrebasse) et Louis Moutin (batterie) : " Daniele est originaire de ma ville, je suis le premier musicien avec lequel il ait joué lorsque il avait quatorze ans, et que j'en avais dix sept. J'ai découvert Louis Moutin au sein du trio d'Antoine Hervé, et j'ai été très impressionné par sa façon de faire toujours la balance naturelle avec le piano, et par sa vitesse de réaction " . Puis son disque en piano solo Avanti ! et récemment son disque (((air))) avec Flavio Boltro (trompette & bugle) et Glenn Ferris (trombone) : " Je connais Flavio depuis très longtemps aussi, et j'avais envie de monter un projet avec lui, car j'aime beaucoup l'élégance de son phrasé, et son utilisation de l'espace. Nous avions fait plusieurs concerts en duo et cette expérience nous avait plu. J'ai rencontré Glenn au hasard des clubs parisiens, mais nous n'avions jamais joué ensemble, hormis une ou deux fois dans un " bœuf " , et j'ai eu envie de créer l'occasion. "
Belles réussites, puisque deux prix du disque se sont ajoutés au palmarès de Giovanni Mirabassi : il a obtenu un Django d'or " nouveau talent jazz " en 2002 (avec son disque Avanti) et tout récemment le prix " meilleur disque de l'année 2003 " , décerné par l'académie de jazz, pour son disque (((air))). Malgré cela Giovanni garde la tête froide : " Il serait bête de croire que les prix sont un but dans la vie d'un artiste. S'il est vrai que c'est réconfortant d'avoir la reconnaissance de la profession, et que c'est un atout commercial, le vrai juge est le public. Avoir un prix n'a rien à voir avec la qualité du travail qu'on fournit, et le public n'est pas dupe, et nous non plus. "
Parallèlement à l'enregistrement de ses disques, Giovanni Mirabassi participe à de nombreux concerts. Il joue essentiellement en Europe, cette année il a ainsi donné beaucoup de concerts en Pologne... il aimerait bien rencontré le public russe même s'il aime beaucoup " les tournées dans des pays chauds, avec la mer bleue et le soleil ! " .
Parmi les projets en cours : " Je viens d'enregistrer un disque de chansons de Léo Ferré, dont certaines inédites aux côtés de Nicolas Reggiani. J'attends sa sortie avec impatience. " Piano bleu et ses internautes aussi !
Giovanni Mirabassi est un pianiste jazz dont le sens lyrique est très apprécié , ainsi on a pu lire dans une critique de la revue Diapason : " Giovanni Mirabassi possède une qualité merveilleuse : l'aptitude à faire chanter une mélodie, à la faire fleurir, à en libérer dans sa plénitude l'arôme, le modelé, le galbe et le chatoiement chromatique. "
Discret, il ne dévoilera pas les " secrets " de son inspiration : " L'inspiration... vient. Le tout est d'être disponible au bon moment. Mes influences, Enrico Pieranunzi, Egberto Gismonti, Debussy, Elton John, plein d'autres... " . Cependant divers centres d'intérêts sont aussi sûrement source de son inspiration : " Je lis beaucoup, j'aime beaucoup le cinéma, je cuisine, je suis passionné d'internet. Comme on ne peut pas se refaire, il y a probablement tout ça dans ma musique... " .
En ce qui concerne les thèmes et titres de ces disques... " la plupart de mes morceaux sont dédiés à des personnes, mais leurs titres n'en dévoilent l'origine qu'aux intéressés. C'est pour cela qu'ils portent souvent le nom d'un lieu, (place de la mairie, 28 rue Manin, Café Français...). Il n'y a pas cependant de règle fixe. Des jours meilleurs n'a pas de sens caché. Lili est ma fille, qui est née un mois et demi avant l'enregistrement du disque (d'où le titre Lili est là). Juste avant la guerre marque le contexte dans lequel le disque a été enregistré, c'est à dire juste avant le début des bombardements américains sur Bagdad. J.P. chez les anges est dédié à un ami aujourd'hui disparu, qui s'appelait J.Paul Carré... " .
Son disque Avanti ! est inspiré de chants révolutionnaires, ce n'est pas un hasard... " Oui, on peut dire que je suis " révolutionnaire dans l'âme " , j'ai horreur des gens qui ne prennent pas de position. Je regrette que beaucoup d'artistes oublient que ça fait purement et simplement partie de la déontologie de notre métier. "
Son disque (((air))) révèle une autre facette de se pianiste habile à passer les émotions, faire respirer les atmosphères... Titre qu'il a choisi, explique-t-il, parce que : " ce mot évoque le souffle et l'espace, autant d'éléments caractérisant la musique qui est dans le disque. "
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
Auditorium de la Batterie, Guyancourt
Le lumineux pianiste Giovanni Mirabassi invite la brillante saxophoniste Sophie Alour dans un quartet où douceur et élégance côtoient tumulte et orage.
Théâtre du Châtelet, Paris
Giovanni Mirabassi, le pianiste aux 17 disques d’or.
Les Gémeaux - Scène Nationale de Sceaux, Sceaux
Théâtre Jean Arp, Clamart
Théâtre Suresnes - Jean Vilar, Suresnes
Théâtre Victor Hugo à Bagneux, Bagneux