Juste deux albums à son actif et la rumeur qui monte : oiseau rare à ne pas manquer ! Ilene Barnes, noire-américaine, grande liane de 1m 90 à la voix impressionnante par l’amplitude de sa tessiture, auteur-compositeur aussi, fait déjà trembler les scènes de sa personnalité hors normes.

Née à Détroit d’une famille aux origines bigarrées, un peu d’Irlande, un peu d’Inde, de lointains ancêtres africains et du sang amérindien qui court dans les veines, Ilene Barnes fait siennes toutes ces traditions auxquelles s’ajoutent celles que, dès l’enfance, ses voyages lui feront découvrir grâce à un père chercheur à l’OMS et diplomate.

C’est ainsi qu’elle se balade avec aisance sur tous ses continents musicaux, du folk rock à la soul, en passant par la pop et le reggae ou encore le meilleur des sons jazzy. Un maelström instinctif, un blues heureux, une sensibilité baroque qui s’appuient sur des textes qui racontent le monde.

Polyglotte, en scène elle manie un français plein de charme, mais rien ne peut définir la rareté de son chant qui en fait tout à la fois une sorcière et une déesse. C’est une voix d’orage qui ébranle par sa puissance et si on la compare parfois à Nina Simone, des affinités se trouvent aussi du côté de Mahalia Jackson, Tracy Chapman ou Jessye Norman.

Mais elle est surtout elle-même, généreuse, impératrice d’un voyage profond et léger, où se côtoient colère et ironie, tourments et bonheur, sensualité et fête. Son écriture secrète et dense la rapproche d’une Virginia Woolf tandis que son chant théâtral lui offrirait David Bowie pour parrain. Une étoile montante à découvrir.