Jin Xing — qui signifie Étoile d'or — est une véritable icône en tant qu'artiste et leader d'opinion dans la société chinoise d'aujourd'hui et dans le monde.  Née homme en 1967 à Shenyang, dans le nord-est de la Chine, de parents issus de la minorité coréenne du pays, Jin Xing a rejoint à l'âge de neuf ans le très estimé ensemble de danse militaire de Shenyang, où elle a reçu une formation de haut niveau en ballet classique occidental ainsi qu'en danse traditionnelle et folklorique chinoise. Depuis lors, l'histoire de Jin Xing se lit comme une suite de superlatifs.

Si elle est aujourd'hui reconnue comme la première danseuse et chorégraphe contemporaine chinoise, il faut savoir qu'il y a quinze ans Jin Xing était encore colonel dans l'armée chinoise, consacré à dix-huit ans "meilleur danseur étoile de Chine". Destin exceptionnel que le sien : celui d'un jeune homme surdoué, farouchement décidé à se libérer de son enveloppe d'homme pour entrer dans celle que son esprit et son cœur lui imposaient : celle d'une femme, une femme destinée à devenir la figure de proue artistique d'une Chine en marche. On s'imagine combien les barrières furent nombreuses : aucune ne lui résista.

Depuis 2012, Jin Xing exerce une grande influence sur le public chinois grâce à sa forte présence à la télévision, notamment en tant qu'animatrice de son propre talk-show, The Jin Xing Show, qui rassemble jusqu'à 200 millions de téléspectateurs, et grâce à son énorme base de fans dans la blogosphère chinoise, où elle compte plus de 20 millions d'adeptes.

Dès l'âge de 4 ans, le jeune Jin Xing excelle en gymnastique et en danse traditionnelle à l'école Xita, réservée aux seuls enfants chinois d'origine coréenne. Jin Xing appartient en effet à l'une des cinquante-cinq minorités ethniques de la Chine communiste. Un destin inscrit par avance sur les marges de la société chinoise…

À défaut de pouvoir changer de peau, Jin Xing entame à 9 ans une grève de la faim pour convaincre son père de le laisser entrer à l'École de danse de l'Armée…

À 18 ans, consacré "meilleur danseur étoile de Chine" Jin Xing est le premier chinois du continent à recevoir une bourse pour étudier la danse moderne aux États-Unis. Le soldat prodige déboule à New-York. C'est la révélation. Il découvre tous azimuts, la chorégraphie moderne, les milieux gays dans les bars de Manhattan et les scènes de Broadway où il se produit.

Jin Xing travaille ensuite en tant que danseur et chorégraphe au Royaume-Uni, aux USA, en Italie, Belgique et Corée. Après cinq ans de séjour prolongé à l'étranger, Jing Xing rentre en Chine pour fonder sa propre compagnie de danse moderne. Pour le danseur auréolé de sa gloire naissante, reste à aller au bout de sa détermination : changer de sexe ! Fin 1995, après trois grosses interventions chirurgicales délicates, "il" devient "elle", définitivement…

Jin Xing est désormais reconnue pour des créations telles que Red and Black, qui gagna le prix du Ministère de la Culture Chinois en 1998, Drunken Beauty Forever, Sense of Colour et Half Dream, pour lequel elle fut nommée meilleure chorégraphe à l'US dance Festival en 1991.

En 1999, elle passe trois mois au London Dance Umbrella pour le Visiting Arts Manager Placement Program et danse The last Red Butterfly au ICA de Londres. Jin Xing est régulièrement engagée pour le Théâtre et le Cinéma.

Elle chorégraphie Carmina Burana à l'Opéra de Shanghaï.

Shanghaï Tango a été sélectionné par le Comité France-Chine pour figurer dans la liste officielle des spectacles présentés dans le cadre de l'Année de la Chine en France. (automne 2003 - été 2004).

Photo : © Jin O. Lee