En 1911, Norbert a un an quand la famille Glanzberg fuit la Pologne pour se réfugier en Bavière. Enfant prodige, qui danse sur les tables en jouant du violon à la moindre occasion, il est engagé à 19 ans comme chef de choeur et assistant chef d'orchestre à Aix-la-Chapelle, où il croise Bela Bartok et Alban Berg. En 1930, il écrit ses premières musiques de film pour Billy Wilder et Max Ophüls, jusqu'à ce que Goebbels décrète que les juifs sont des
« dégénérés » et leur interdit de pratiquer toute forme d'art.
Norbert s'exile à Paris où il rencontre, en 1936, un autre apatride, Django Reinhardt, avec lequel il va faire musette – quand il ne joue pas de piano dans les maisons closes de Pigalle. Pour Lys Gauthy, il écrit en 38 Le bonheur est entré dans mon coeur. Sans y penser... il devient compositeur et renoue avec le succès. Pas pour longtemps : dès 1939, il est mobilisé dans l'armée polonaise en exil stationnée en Bretagne.
Démobilisé en 1940, Norbert rejoint Marseille et la zone libre (à pied !). L'impresario Félix Marouani l'engage pour tourner avec Tino Rossi et Edith Piaf – qui en font leur protégé. En 1942, réchappé des rafles, il est dénoncé et emprisonné et c'est l'actrice Marie Bell qui organise sa fuite avec l'aide d'un gardien de prison corse. Jusqu'en 1944, il est caché par le compositeur Georges Auric à Antibes, où il rencontre la résistance intellectuelle : Paul Eluard, Jacques Prévert, Aragon, Elsa Triolet et René Julliard. Dès l'épuration, il contribue à la libération de Maurice Chevalier et de Mistinguett, soupçonnés de collaboration.
De 1946 à 1948, il part en tournée dans le monde entier avec Charles Trenet et Tino Rossi (Noël c'est l'amour, Tout le long des rues, Romance au fond des cours...). En 1948, Édith Piaf crée Padam, padam sur des paroles d'Henri Contet. La Môme interprète également Au Bal de la chance, Sophie et Mon manège à moi – que lui empruntera Yves Montand (qui interprète aussi Moi j'm'en fous et Les Grands Boulevards).
Il écrit pour Lucienne Delyle (Sans y penser) ou Georges Guétary. À partir de 1953, il compose nombre de musiques de films (Michel Strogoff, La Goualeuse, La Sorcière ou La Mariée est trop belle avec Bardot).
Maria Mazurek, épousée le 15 janvier 1952, lui donne un fils, Serge, en 1959.
Les années 50 sont des années fastes dont il symbolise la légèreté et la frivolité – dans ce Paris d'après-guerre avec son irrépressible parfum de revanche, aux antipodes de la frilosité actuelle : Norbert n'a peur de rien – et l'a prouvé toute sa vie. Il écrit pour Henri Salvador et Colette Renard, qui triomphe avec Ça c'est de la musique. La vague yéyé balaie tout mais, il continue à produire pour Jacques Hélian (Nabuchodonosor, écrite avec Pierre Delanoë en 1961), Dario Moreno, Luis Mariano et Francis Lemarque. Et jusqu'aux années 70, il compose pour Pétula Clark, Dalida et Mireille Mathieu.
1983, grand retour à ses amours d'enfance : la musique classique. Il s'attelle à la composition d'une suite de lieder sur un recueil de poèmes écrits pendant la guerre par des prisonniers La mort est un maître de l'Allemagne. Il met en musique deux cycles de chansons berlinoises et de lieder romantiques. En 1985, il compose un concerto pour deux pianos, La Suite Yiddish, inspirée du monde disparu tiré d'une des histoires du prix Nobel Isaac Bashevis Singer : Le Magicien de Lublin.
Il est redécouvert par la radio bavaroise. Il reprend la scène en 1998 et un concert est donné en son honneur avec l'actrice Hanna Schygulla dans sa ville d'enfance ; dans la cathédrale, un an plus tard, il enregistre Noël c'est l'amour. Un vaste projet l'occupe en 2000 : l'orchestration de la Suite Yiddish, créée par la Philharmonie de Lorraine sous la direction de Fred Chaslin, qui sera donnée par la Philharmonie de Jérusalem et de Würzburg.
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
Théâtre de l'Ouest Parisien, Boulogne Billancourt
Gaîté Montparnasse, Paris
Théâtre des Mathurins, Paris
Théâtre Actuel La Bruyère, Paris