« Nos songes ont demandé l’asile des théâtres. Ils se sont tapis dans l’ombre et attendent les visites. Les miens craignent les paroles, ils préfèrent la musique » Wladyslaw Znorko
Pour tous à partir de 6 ans. Une jeune fille et un gars s’enfuient pour l’aventure en sautant dans un train de marchandises. C’est banal. Ce qui l’est moins, c’est que Bricole aime Lotzouav et Lotzouav aime Bricole. Mais ils ne savent pas le dire car ce sont des débutants amoureux : d’abord les filles ne parlent pas le même langage que les garçons et les garçons sont des mal dégourdis qui n’écoutent rien du tout. Alors, querelle.
Tout irait à peu près bien sans Madame Lizpector, le chef du train, qui n’est pas méchante, non, loin de là, mais si certains la disent décalée, moi je la trouve franchement folle dans la solitude de ce train arrêté depuis vingt ans. C’est surtout ça.
Bricole et Lotzouav, eux, n’ont rien remarqué de la panne du train, ils se regardent se regarder, se regardent dormir, déroutés par la vague d’amour qui les emporte. Et s’ils ne conjuguent pas les verbes, c’est qu’ils ne savent pas se conjuguer eux-mêmes.
Bien sûr, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, Lotzouav va se donner la mort mais les cinquante soldats tués tout à l’heure dans la cour de récréation ont tous repris la classe par la magie du " 1,2,3…guéri ! "
Un film qui dit, avant l’heure, combien il est douloureux mais bon d’aimer. Pour les zéro an et même avant.
Wladyslaw Znorko
159, Avenue Gambetta 75020 Paris