A l’heure où le monde nous rentre dans les yeux par l’intermédiaire d’étranges lucarnes cathodiques, où la réalité devient mensonge en se formatant au 16/9e, notre vision se trouble, voire se dédouble.
Se dédoubler, justement, il en est question dans A travers champ/ Hors champ puisque cet ensemble de deux pièces nous propose un jeu de miroirs, d’illusions et d’interrogations autour de l’image du corps et du corps de l’image.
Dans A travers champ, 2ème volet de ce diptyque, les corps évoluent au milieu d’images projetées. Ces images sont filles de la lumière. Les projections d’ombres, d’images fixes ou en mouvement subliment les corps dansant. La lumière, de par sa vitesse, crée un décalage entre les danseurs et leur image, entre la réalité et sa projection.
A travers champ, comme si apercevoir la face cachée de la Lune devenait possible, question d’orientation, question de lumière, ou tout simplement d’une touche de rêve.
« Elle s’assit les yeux fermés et se crut presque au pays des merveilles, bien qu’elle sût qu’il lui suffirait de les ouvrir pour ne plus rien voir que la simple réalité. » Lewis Carroll.
Par la Compagnie Appel D’air.
Rue Gabriel Péry 02430 Gauchy