Leurs vieux-mais-riches maris, " absents cinq jours sur sept " , les ont " parquées " dans cette belle maison isolée, au bord d'une petite plage déserte, choisie pour éviter les rôdeurs galants des stations balnéaires à la mode, Etretat, Dieppe ou Deauville ! " Nous sommes en cage, nos maris sont des geôliers. " affirme l'une " Peut-être sommes-nous des canailles ! " répond l'autre.
Légèrement éméchées, la marquise Stella de la Thibaudière, de noble lignée, qui " préfère la discrétion, point d’orgue de la distinction " et " ne fréquente pas la rue " , et la baronne Clarisse de la Corseta, d'extraction bourgeoise, plus délurée et aventureuse, finissent de dîner en tête à tête dans le salon vitré face à la mer. Ces femmes d'expérience et d'esprit entament leur troisième bouteille de champagne ce qui favorise les échanges de point de vue sur les hommes en général et leurs " nigauds de maris " , la narration de confidences très intimes et d'anecdotes croustillantes, les jeux de rôles mais aussi la déclamation de vers de messieurs Rimbaud et Verlaine car ces dames aiment la poésie autant que la bonne chère (avec l'aide du Dictionnaire de cuisine d'Alexandre Dumas)… et la chair fraîche.
53, rue des Saules 75018 Paris