Nicht schlafen se nourrit de l’œuvre du grand compositeur autrichien de la fin du XIXe siècle Gustav Mahler et de la période historique qu’elle illustre : le début d’une nouvelle ère, incertaine et chaotique. À sa musique se mêlent les traditions polyphoniques des chanteurs congolais Boule Mpanya et Russell Tshiebua.
Alain Platel mélange les influences d’hier et d’aujourd’hui, ses danseurs ancrent le geste dans l’ici et le maintenant. Nicht schlafen est une œuvre chorégraphique au souffle vital. Cette nouvelle création riche et éclectique à l’image de l’œuvre des ballets C de la B accompagne la réouverture de la MC93 en inaugurant le grand plateau du théâtre rénové.
Alain Platel se penche sur ce siècle naissant, à la lumière de l’ouvrage de l’historien Philipp Blom : Les années vertigineuses : Europe, 1900-1914. Ces premières décennies ne sont pas sans rappeler notre propre entrée dans le XXIe siècle et c’est bien ce parallèle que souhaite mettre en lumière Alain Platel. Intérêt historique donc, mais aussi esthétique. La musique de Gustav Mahler (mort à Vienne en 1911) est le reflet des incertitudes de son temps et exacerbe les émotions de l’époque. Ses grandes symphonies alternent entre trivialité et gravité et libèrent l’écriture musicale de l’époque. Un romantisme apocalyptique donc, qui emboîtera progressivement le pas du modernisme.
Alain Platel interroge cette révolution artistique et la vie de ce grand artiste autrichien pour signer une œuvre résolument contemporaine, à l’image du credo de la compagnie. « Cette danse s’inscrit dans le monde et le monde appartient à tous. ».
« Un grand ballet malade avec ces corps bousculés, ces vêtements que l’on déchire, son décor lacéré – signé par l’artiste Berlinde De Bruyckere -. Platel a repensé au temps où Mahler composait à l’aube de la première guerre mondiale. Mais pas de leçon d’histoire en scène : ces interprètes, magnifiques, sont des « enfants » de notre époque, ballottés par les conflits. (...) Il y a également une incroyable douceur à l’œuvre. » Philippe Noisette, Sceneweb, 22 mai 2017
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