" Qui sest déjà régalé de soie, au toucher ou à distance, déployée ou froissée, racontée ou imaginée ? De tous les corps vêtus chauds et frais, doux et solides, une source jaillit : la sensualité débordante. Loreille explose au fracas des machines tisserandes, sattendrit aux murmures du tissu sur la peau, saffole aux déchirures conquérantes. Alerte à la séduction.
Le mythe est périlleux, pulpeux dessus, blessant dessous. Soif sauvage, yeux daveugles, sous le reflet de moire, paysage broyé, derrière les brocarts, jambes griffées. Jentrevois une folie soyeuse, une soie furieuse, une aventure poétique jubilatoire ou féroce, un corps à corps au pouvoir de cette chaîne et trame qui avance, tue et caresse, excite et rend fou.
Qui sommes-nous pour tant aimer la fascination ? Silence de soie. Il existe peut-être une pause possible qui consiste à dénoncer cette tyrannie exquise. " Christiane Blaise
"Et pourquoi pas la danse ?" semble dire Christiane Blaise ( ) "Pourquoi pas les corps dans lespace, pourquoi pas le mouvement comme raison ?" insiste-t-elle. "Jusquoù la danse peut-elle mener ?" On entend et on écoute le doux pouvoir de Blaise, Christiane, chorégraphe ( ) Cohérent, intelligent, nourri, lart de Christiane Blaise, sans chichi ; et aussi mystérieux, associé au vivant, au sentiment de la vie. "Que reste-t-il de la danse dansée ?" susurre-t-elle. Un vague à lâme, une mélodie têtue, une petite musique insidieuse qui ne vous quitte plus : cest le fil de la poésie, écrite ou dansée, un courant de pensées, flux de sensations suspendues. " Martin C. - Les saisons de la danse, juillet 1999
110 Terrasse de l'Agora 91002 Evry Cedex