Angelin Preljocaj met en danse le conte des frères Grimm sur des morceaux choisis de Gustav Mahler, avec des danseurs vêtus de prodigieux costumes créés par Jean-Paul Gaultier. Un ballet envoûtant qui fait briller de mille éclats une des plus belles histoires d’amour. Magnifique. A partir de 11 ans.
Après des formes abstraites, Angelin Preljocaj avait envie de « raconter une histoire » et de s’offrir une parenthèse « féérique et enchantée ». Cette version fidèle aux frères Grimm, joue sur des symboles qui appartiennent aux adultes autant qu’aux enfants. « La marâtre est sans doute le personnage central du conte », s’appuyant sur un argument connu, le chorégraphe peut alors se concentrer « sur ce que disent les corps, les énergies, l’espace ».
Avec Blanche Neige, Angelin Preljocaj réunit vingt-six danseuses et danseurs de sa compagnie pour créer un grand ballet romantique contemporain. Dans la lignée des œuvres majeures du répertoire de la danse telles que Cendrillon ou La Belle au Bois dormant, il propose de nous faire rêver autour de la légende de Blanche Neige, au cœur d’un univers chorégraphique à la fois baroque et merveilleux sur la somptueuse musique de Gustav Mahler.
Un spectacle envoûtant, d’une beauté absolue, à découvrir ou à revoir, une émotion intense à partager : un chef-d’œuvre pour tous les publics devenu un monument de la danse.
Que de chemin parcouru depuis la création de Marché noir en 1984, déjà auréolé de succès à cette époque de tous les possibles. Angelin Preljocaj, fort de ses bonnes fréquentations de jeunesse, des chorégraphes et pédagogues Karin Waehner ou Merce Cunningham, a lié son destin à celui de la jeune danse française contemporaine qui explose dans ces années-là. Depuis, le Ballet Preljocaj est devenu une institution invitée dans le monde entier sans pour autant perdre cet appétit du studio, de la création, de l’inédit.
Preljocaj s’est risqué à tous les genres – ou presque –, abstrait, relecture de classique, duo ou grands ensembles. Chaillot avait découvert en ses murs N et ses explorations vidéo. Angelin Preljocaj s’attaque désormais à Blanche-Neige et entend réinventer le conte de fées qui a inspiré tant de classiques du XIXe siècle. « Je veux raconter l’histoire, toute l’histoire de ce conte des frères Grimm, à quelques variations près. »
Une compagnie au complet, vingt-six danseurs, et un travail en amont, véritable construction de dramaturgie musicale autour des plus belles pages des symphonies de Gustav Mahler. Une musique à fort potentiel qu’Angelin Preljocaj préconise de manipuler avec doigté. On peut lui faire confiance. Enfin, Jean-Paul Gaultier rejoindra cette distribution de haut vol, rhabillant Blanche-Neige et les siens avec cette fantaisie haute couture qui lui est chère. Cette tragédie féérique est d’ores et déjà un moment fort de la saison. Avec Angelin Preljocaj, le conte reprend corps. Et le merveilleux retrouve son âme.
Musique Gustav Mahler. Vidéo Gilles Papain. Costumes Jean-Paul Gaultier.
Pourquoi Blanche Neige
J’avais très envie de raconter une histoire. Dernièrement, avec Empty moves puis Eldorado (Sonntags Abschied), j’ai conçu des pièces très abstraites et, comme souvent, j’avais le désir de prendre le contre-pied, d’écrire quelque chose de très concret et d’ouvrir une parenthèse féerique et enchantée. Pour ne pas tomber dans mes propres ornières sans doute. Et aussi parce que, comme tout le monde, j’adore les histoires.
Un ballet narratif
Blanche Neige est un ballet narratif, avec une dramaturgie. Les lieux sont représentés par les décors de Thierry Leproust. Les danseurs incarnent les personnages dans des costumes de Jean-Paul Gaultier. Ce n’est pas Le Mythe ou La Légende de Blanche Neige mais bel et bien Blanche Neige. C’est vraiment son histoire…
Raconter une histoire avec la danse
C’est délicat et c’est cela qui est passionnant. Comment faire comprendre l’histoire ?
Dans L’Anoure, j’avais choisi de faire entendre le texte de Pascal Quignard dans la bande-son. Mais avec Blanche Neige, je me repose sur un argument que tout le monde connaît, ce qui me permet de me concentrer sur ce que disent les corps, les énergies, l’espace et sur ce que les personnages ressentent et éprouvent afin de donner à voir la seule transcendance des corps. Et puis Blanche Neige contient des objets merveilleux pour l’imaginaire d’un chorégraphe.
Les symboles du conte
Je suis fidèle à la version des frères Grimm, à quelques variations personnelles près, fondées sur mon analyse des symboles du conte. Bettelheim décrit Blanche Neige comme le lieu d’un Œdipe inversé. La marâtre est sans doute le personnage central du conte. C’est elle aussi que j’interroge à travers sa volonté narcissique de ne pas renoncer à la séduction et à sa place de femme, quitte à sacrifier sa belle-fille. L’intelligence des symboles appartient aux adultes autant qu’aux enfants, elle parle à tous et c’est pour cela que j’aime les contes.
Un ballet contemporain et romantique
Ce ballet revêt une importance particulière pour moi - et je revendique le terme de « ballet » - puisqu’il réunira les 26 danseurs de la compagnie. Ils danseront sur les symphonies de Mahler dont les débordements magnifiques sont d’essence romantique. Historiquement, les contes de Grimm le sont aussi, même si leur style épuré nous ramène à une forme de contemporanéité. C’est une entreprise délicate que de chercher à émouvoir. La musique de Mahler est à manipuler avec une immense précaution mais c’est aujourd’hui un risque que j’ai envie de prendre.
Angelin Preljocaj, Entretien avec Agnès Freschel
Mars 2008
quelle souffrance, la chaleur dans la salle m'a gaché ce spectacle pourtant magnifique tant par la chorégraphie que la qualité des danseurs!! Dommage Joelle DM
quelle frustration ballet magnifique mais n'avons tenu plus d'une heure car température devait être à 35° un dédommagement serait le bienvenu
Bravo pour les nains, le renne, les chats, les chasseurs ! Magnifique comme tout ce que fait Angelin Preljocaj !
magnifique spectacle! Chorégraphies, costumes, interpretation...tout y était, la chaleur étouffante dans la salle aussi. Un trés beau moment!
Pour 7 Notes
quelle souffrance, la chaleur dans la salle m'a gaché ce spectacle pourtant magnifique tant par la chorégraphie que la qualité des danseurs!! Dommage Joelle DM
quelle frustration ballet magnifique mais n'avons tenu plus d'une heure car température devait être à 35° un dédommagement serait le bienvenu
Bravo pour les nains, le renne, les chats, les chasseurs ! Magnifique comme tout ce que fait Angelin Preljocaj !
magnifique spectacle! Chorégraphies, costumes, interpretation...tout y était, la chaleur étouffante dans la salle aussi. Un trés beau moment!
Chorégraphie, costumes, décors, musique et mise en scène : tout est parfait. Beaucoup d’émotions!
Quel magnifique spectacle, fort et envoûtant avec des danseurs formidables ! La danse de la sorcière devant son miroir vous rejettent à vos peurs d'enfants, le rythme du mur des nains totalement envoûtant, entre la musique et la chorégraphie et le duo de retrouvailles entre le prince et Blanche Neige, quelle grâce! Par contre, la chaleur dans la salle ce soir là, à la limite du supportable! Bravo à tous les artistes!
formidable ;très inventif ;une grâce infinie des danseurs qui évoluent avec la légèreté d'une plume !des moments à couper le souffle : mur des nains,duo avec Blanche Neige inconsciente...une très juste appropriation de la musique de Mahler ; bref que du bonheur ! bravo les artistes !!!!!!
Je n'étais pas forcément fan de danse contemporaine, je suis allée voir ce spectacle par curiosité. Quelle surprise. Ce spectacle et prenant du début jusqu'à la fin (même placé loin dans la salle), les pas et gestes sont tous réglés au millimètre mais jamais sans grâce, les costumes sont magnifiques, les chorégraphies sont plus qu'esthétiques et les décors somptueux. On frissonne, on verse une larme, bref, on revit le conte de Blanche-Neige avec certes plus de maturité mais pas moins d'enchantement.
1, Place du Trocadéro 75016 Paris